En hausse de 6 % en 2023, le chiffre d’affaires du réseau officinal consolide la tendance observée depuis le début de la décennie. Mais la lecture de cette dynamique n’est pas aussi simpliste qu’elle n’y parait, prévient David Syr, directeur général adjoint de GERS Data et directeur exécutif de Cegedim Pharma. Certes, la plupart des segments ont le vent en poupe à l’instar des dispositifs médicaux remboursables (+ 5 %), des compléments alimentaires (+8 %) ou encore des cosmétiques (+13 %), et le plus gros contributeur à la croissance (80 %) reste le médicament prescrit et remboursable qui connaît, lui aussi, une hausse de 6 %. Celle-ci est cependant portée pour un tiers par les médicaments onéreux (prix supérieur à 1930 euros) bénéficiant eux-mêmes d’une hausse de 13 %.
La part de la prescription
L’inflexion du trafic quotidien en pharmacie, notamment dans les ventes conseil et l’érosion des volumes délivrés sont autant d’autres signaux d’alarme. Preuve que l’analyse économique ne peut plus se suffire d’une lecture par taux de TVA et que de nouveaux relais de croissance sont à identifier. Ainsi, une étude approfondie par taux de TVA, opérée par GERS Data, fait apparaître au cœur de chacun de ces segments, une part non négligeable relevant de la prescription. Comme le souligne David Syr, 54 % du marché de TVA à 5,5 % sont portés par l’ordonnance, soit les produits de la dénutrition, les lecteurs de glycémie, les bandelettes… De même, un quart des marchés de TVA à 10 % et 20 % relève de la prescription. À l’heure où la croissance des volumes délivrés marque le pas, cette nouvelle analyse catégorielle distinguant le conseil de l’ordonnance au sein de tous les segments de produits est un véritable enjeu pour dynamiser chaque pharmacie et, de manière globale, le réseau officinal.
Des nouvelles missions à structurer
Un réseau officinal qui, rappelle David Syr, a enregistré pour la première fois en 2023 une fermeture tous les jours ouvrés de l’année (276 au total). Aussi, insiste-t-il, de la capacité de la profession à se positionner « en tant qu’animateur local de santé », dépendra la robustesse du maillage officinal pour les années à venir.
Or souligne GERS Data, si les pharmaciens ont réussi à s’imposer dans la vaccination grippe dont ils concentrent désormais 60 % des injections (plus dix points par rapport à 2022), ils ont encore un effort à fournir pour développer les nouvelles missions. Dans la prescription et la vaccination, notamment, 28 % des officines s’étant impliquées au quatrième trimestre 2023, dans les accompagnements pharmaceutiques pratiqués par seulement 11 %, ou encore dans les entretiens femmes enceinte qui restent balbutiants, 18 % des pharmaciens s’y étant engagés.
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