Un bel agencement est-il efficace ? Une robotisation apporte-t-elle toujours et automatiquement une amélioration de la performance ? Pour Alexander von Liechtenstein, président de Pharmathek, les réponses à ces questions sont loin d’être évidentes. « Il y a des pharmaciens qui ont automatisé leur officine et affirment que, au fond, ils ne voient pas ce que cela leur a vraiment apporté. De même, après l’avoir rénovée, bien souvent ils y travaillent comme ils ont toujours fait auparavant », déclare-t-il. Or, dans l’optique de l’agenceur TH Kohl (dont Pharmathek est une filiale), une rénovation ne peut se permettre de se contenter de « faire joli ». Elle doit servir un objectif. Le groupe propose depuis un certain nombre d’années sur d’autres marchés européens une méthode qui lui est propre pour aider le pharmacien à aller plus loin. Cette méthode, ASPM (acronyme pour Analyse, Étude, Projet et Monitoring) a été formalisée en 2013 et est désormais proposée aux officines françaises. « Elle doit faire de la pharmacie rénovée un véritable outil de travail pour atteindre des objectifs qui auront été préalablement identifiés », explique Alexander von Liechtenstein. Cela signifie parfois repenser tout le fonctionnement de la pharmacie, la politique d’achat, les services à proposer, etc.
Il faut d’abord avoir un état des lieux de la pharmacie, dans une approche sur mesure. L’agenceur veut ainsi identifier le potentiel de l’officine, éventuellement comparer ses performances à celles des meilleures pharmacies qui correspondent à son profil ; puis, une fois l’étude établie, le projet se construit dans un esprit « business plan », insiste TH Kohl, avec la volonté de rentabiliser le nouvel outil. Cela passe par des « va-et-vient » entre l’agenceur et son client, comme l’évoque Frédéric Minassian, cotitulaire de la pharmacie du Clos, à Châteauneuf-les-Martigues, dans les Bouches-du-Rhône. « Nous avons par exemple souhaité un système d’entrée et sortie séparé, un peu comme chez Ikea, notamment pour établir un parcours plus fluide, explique-t-il. Nous l’avons proposé à TH Kohl afin qu’il en tienne compte pour construire la circulation au sein de la nouvelle officine. » Le pharmacien voulait, avec son associé Pascal Frayssinet, une officine aérée, fonctionnelle et balisée par des espaces bien définis.
Efficacité et esthétique
Cet exemple de collaboration mis en avant par TH Kohl pour illustrer sa méthode fait la part belle à un aménagement qui combine efficacité et esthétique. Beaucoup de place a été gagnée, d’abord en transférant le back-office au sous-sol, puis ensuite en faisant l’acquisition d’un robot, si bien que la presque totalité de l’espace (160 m2 sur 180) est consacrée à la vente. Cela a permis d’organiser de nouvelles zones, orthopédie, matériel médical, médication naturelle…
Mais la dimension esthétique est loin d’être absente, cela a même été un élément décisif dans le choix des associés : « TH Kohl nous a proposé un projet d’officine reposante, avec de belles matières, du bois au sol, sans couleur flashy, de grandes étagères en vitres, un projet qui nous a conduits à avoir une pharmacie quelque peu atypique », explique Frédéric Minassian. Les titulaires ne souhaitaient pas une officine remplie d’étagères et de gondoles, de façon à créer une fluidité agréable à vivre pour la patientèle. « Les personnes viennent avec des problématiques de santé », tient à rappeler le pharmacien. Inutile donc de les assommer avec des rayonnages de type GMS.
Éviter les temps morts
Le groupe TH Kohl présente la particularité de proposer également une offre robotique. Sa méthode tient évidemment compte de cette dimension, même s’il arrive parfois que, pour des raisons de manque d’espace notamment, l’agenceur ne préconise pas l’acquisition systématique d’un robot. Il est même arrivé qu’il conseille une autre marque. Une exception qui doit cependant le rester, susurre Alexander von Liechtenstein. Pour Frédéric Minassian, l’objectif avec ce robot, qui gère quand même plus de 10 000 boîtes, était de gagner de l’espace et du temps, ce temps de conseil précieux pour la clientèle. À ce sujet, TH Kohl-Pharmathek propose une formation spécifique pour permettre de bien utiliser le temps disponible qu’apporte le robot. « Le gain moyen pour chaque ordonnance est de 23 secondes, ce qui n’est pas si facile à gérer », estime le dirigeant. Le groupe propose une formation dédiée afin d’apprendre à maîtriser ce temps, et éviter tout « effet ascenseur », c’est-à-dire un silence prolongé et gênant. Les titulaires de la pharmacie du Clos n’y ont pas eu recours, estimant qu’il n’y avait pas tant de temps mort que ça, notamment du fait des tâches administratives à accomplir. Cette formation est payante, comme un certain nombre d’autres prestations spécifiques. Pour le reste, les prix des services apportés dans le cadre de cette méthode proposée par l’agenceur sont intégrés dans les tarifs globaux.
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