LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Le pharmacien doit-il faire une déclaration à l’Ordre des pharmaciens lorsqu’il envisage de réaliser des travaux à l’officine ?
XAVIER DESMAS.- Ce n’est pas à l’Ordre, mais à l’agence régionale de santé (ARS) que le ou les titulaires sont tenus de faire une déclaration, et seulement en cas de « modification substantielle des locaux à l’officine », selon le Code de la santé publique. Cette déclaration doit se faire auprès du Directeur général de l’ARS, et du conseil compétent de l’ordre. Toutefois, tout le problème réside à définir cette notion de « modification substantielle », personne n’en connaît exactement le contour. C’est un peu comme la notion de tact et mesure, sa définition reste du domaine de l’appréciation. Le plus simple est donc, en cas de doute, de se rapprocher de son ARS pour demander conseil…
Comment concilier au mieux agencement de l’officine, les nouvelles missions du pharmacien, et la déontologie ?
Plusieurs points sont primordiaux lorsque l’on repense l’agencement de la pharmacie : les espaces de confidentialité qui sont incontournables pour mener à bien les nouvelles missions du pharmacien : éducation thérapeutique sur les AVK, bientôt sur l’asthme, voire vaccination à l’officine qui ne se fera pas sans formation ni espace dédié… Aussi, on songera à installer des locaux pour l’orthopédie, un point d’eau pour les dépistages et les soins de premier secours, etc. Mais c’est surtout sur la confidentialité globale, c’est-à-dire au comptoir, que les efforts du pharmacien doivent porter. Elle peut se matérialiser par des plots séparés, des présentoirs faisant barrière, une limite marquée au sol afin de respecter une zone de confidentialité visuelle et auditive… Chaque cas - particulier - doit être pensé en ce sens. D’autant plus si l’on veut avoir des arguments face à la grande distribution qui convoite le marché du médicament.
De même, cette image de professionnel de santé incontestable doit être mise en valeur au niveau des vitrines, qui ne doivent plus se laisser envahir par des offres commerciales. Il nous faut tendre vers des vitrines qui informent le public sur les services offerts en pharmacie, et des messages de santé publique. Une vitrophanie indiquant « Accueil, écoute, conseil, médicaments, santé, nature et bien être, orthopédie, contention », en fonction des spécialisations de l’officine en question suffisent. Une autre vitrine pourra être dédiée à des messages de prévention ou d’éducation sanitaire.
Enfin, mon dernier cheval de bataille est le respect de la croix verte. Cette croix verte est un modèle déposé qui ne peut être utilisé que par les pharmaciens. Alors que ce n’est pas le cas des croix jaunes, bleues, violettes, etc. qui peuvent être utilisées par tous. Il est donc important que les pharmacies soient signalisées extérieurement par une croix verte, et non par une croix fantaisiste qui, elles, seront peut-être un jour utilisées par des non professionnels de santé. Alors que la croix verte restera toujours notre signe distinctif.
L’Ordre est-il amené à porter devant la chambre disciplinaire des affaires concernant des problèmes d’agencement de l’officine ?
Oui, ces affaires sont en général transmises par le directeur de l’ARS à la suite d’une inspection. Elles ne sont pas nombreuses, sans toutefois être rares. Elles concernent principalement le non-respect de l’interdiction d’accès du grand public au médicament, ou des problèmes de propreté, de vétusté, de désordre. Ou encore, le non-respect de la chaîne du froid, avec des réfrigérateurs destinés autant au stockage des médicaments que des sandwichs du midi.
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin