Très sollicitée en cette période de crise sanitaire, l'imagination des ingénieurs, dopée par un certain opportunisme commercial, a fécondé quantité de dispositifs et méthodes visant à décontaminer ou désinfecter nos environnements. Aussi, de nombreuses entreprises interrogent les experts de l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) sur l’efficacité et l’innocuité de ces solutions.
L'action désinfectante des revêtements biocides (membranes, films adhésifs, vernis) proposés dans la lutte contre la Covid-19 pose notamment question. Cette méthode suppose d'abord que le biocide contenu dans le revêtement ait un effet sur le micro-organisme ciblé (SARS-CoV-2) et que cet effet soit rapide. « Mais il faut aussi que la surface à désinfecter soit préalablement nettoyée avant d’être parfaitement recouverte par ce revêtement », précise l'INRS. À noter que les surfaces traitées sont à usage fréquent, donc rapidement recouvertes de squames, de graisse et autres salissures. Elles requièrent donc un nettoyage très régulier pour que le revêtement biocide continue d’agir. « Ceci revient à effectuer des opérations de nettoyage qui sont, dans tous les cas, préconisées dans le contexte sanitaire actuel, même sans revêtement biocide », souligne l'institut, qui estime au total que ces produits ne peuvent être préconisés comme moyen de lutte contre la transmission du virus.
Et la désinfection par UV ?
Les lampes dites « germicides », rayonnement UV-C sont largement utilisées en milieu hospitalier, dans les laboratoires, mais aussi pour le traitement de l’air, de l’eau, ainsi que dans l’industrie agroalimentaire. « S’agissant de la désinfection des locaux, ce système nécessite que toutes les surfaces soient exposées au rayonnement direct (aucun effet derrière une paroi ou en dessous d’un meuble par exemple) et nettoyées préalablement (le virus pouvant être protégé des rayons par les salissures) », indique l'INRS.
Par ailleurs, certains produits de désinfection comme les produits chlorés peuvent se décomposer sous l’action des UV en produits secondaires susceptibles d’être nocifs pour la santé. Enfin, certaines lampes fortement énergétiques émettent un rayonnement dans le domaine UV lointain avec pour conséquence la production d’ozone dans des proportions non négligeables.
Quant à l’utilisation de l’ozone gazeux en tant que biocide pour la désinfection de surfaces, « si plusieurs études présentent de bons résultats sur diverses bactéries, moisissures et levures, la recherche bibliographique n’a pas permis de trouver d’études sur des virus " enveloppés " comme le SARS-CoV-2 », relève l'institut qui, rappelant la toxicité non négligeable de l'ozone, estime qu'il y a lieu de « chercher à substituer ce procédé par un autre moins dangereux, en s’assurant qu’il remplit l’objectif initial d’élimination du virus ».
Enfin, concernant les purificateurs d'air, l'INRS estime qu'ils peuvent effectivement diminuer la concentration de virus susceptibles d’être présents dans l’air, mais « ne peuvent en aucun cas se substituer aux apports d’air extérieur définis par le Code du travail ». Ces dispositifs (à l'exception de ceux équipés de filtres HEPA de classe minimale H13) ne doivent donc être utilisés que comme compléments aux systèmes de ventilation.
D'après une note d'information de l'INRS.
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