Dans deux cas sur trois les agressions en pharmacie sont verbales. Cependant, les risques de violences physiques ou de vol à mains armées augmentent. Raisons supplémentaires, selon l’Ordre des pharmaciens de déclarer ces agressions en ligne sur le site dédié ouvert depuis le 1er janvier.
Incivilités, injures, menaces et même crachats, constituent plus de 65 % des agressions sur les titulaires et leurs équipes. Toutefois, 16 % des agressions déclarées à l'Ordre en 2016 concernent des violences physiques (9 % en 2015) et 19 % des vols à mains armées (14 % en 2015).
D’autres tendances se dégagent des statistiques 2016 publiées par l’Ordre des pharmaciens. La part des vols pour stupéfiants recule de dix points par rapport aux années précédentes, et ne constitue plus que 8 % des cas signalés. À l’inverse, les agressions pour vols, en baisse depuis 2013, repartent à la hausse, 38 % des actes étant liés à la recherche d’argent.
Cependant, comme le constate Alain Marcillac, référent national sécurité à l’Ordre des pharmaciens, « nous notons de plus en plus de violences pour des refus de ventes liés à la non-conformité des droits ou des ordonnances périmées, tout particulièrement lors des gardes ». Il rappelle que les pharmaciens sont protégés par l’article 433-3 du Code pénal qui punit de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende toute menace de commettre un crime ou un délit envers un professionnel de santé.
Pourtant, les pharmaciens sont de moins en moins enclins à porter plainte : 50 % ont fait la démarche après une agression, contre 69 % en 2015. Conjointement, ils sont invités à déclarer les faits dont ils sont victimes sur le site en ligne de l’Ordre des pharmaciens opérationnel depuis le 1er janvier. La simplification du dispositif semble porter ses fruits. En moins de cinq mois, l’instance comptabilise déjà 80 déclarations contre 92 sur l’ensemble de l’année 2016. « Nous incitons les pharmaciens à déclarer rapidement, cela permet d’exploiter les données en conséquence et de prévenir les autres confrères », précise Alain Marcillac, faisant notamment référence aux séries de cambriolages survenues récemment dans le centre de l’Hexagone.
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