Officine pratique

La sécurité de l'officine en cinq points

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Publié le 14/05/2018
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À la pharmacie, les risques à identifier pour assurer la sécurité de tous sont nombreux. Focus sur 5 points essentiels : accessibilité, alarme, défibrillateur, extincteur, sas de sécurité… Autant d'éléments de sécurité à prendre en compte pour votre officine.
défibrillateur

défibrillateur
Crédit photo : phanie

Accessibilité de l’officine

L’entrée de la pharmacie, en plus d’être attrayante, doit être accessible pour tous : patient en fauteuil roulant ou avec des difficultés de mouvement, personne âgée, malvoyants, parent avec poussette… Si l’entrée comprend des marches, des installations de type plan incliné permanent, rampe permanente ou amovible peuvent être mises en place. En outre, l’accès aux produits et aux prix doit être à la portée des personnes valides et des personnes en fauteuil. Ces derniers doivent aussi être capables de manœuvrer seuls au sein des locaux afin de se déplacer à leur guise. Penser aussi à des moyens pour rendre repérables les portes vitrées aux personnes malvoyantes ou tout simplement distraites !

Alarme

Première solution préventive pour sécuriser la pharmacie : un système d’alarme performant. Sirène sonore couplée à un système lumineux de façade, alarme brouillard, télésurveillance… différents moyens sont possibles. Le principe reste le même : détecter toute intrusion dans la pharmacie en dehors des heures d’ouverture, prévenir le titulaire et/ou le chargé de surveillance avant toute intervention des forces de l’ordre.

Le générateur de fumée anti-intrusion (ou alarme brouillard) permet, en quelques secondes, de diffuser au sein des locaux une quantité très dense de fumée perturbant la vision de l’intrus ainsi désorienté.

Pour les pharmacies exerçant dans une ville de plus de 25 000 habitants ou dans une zone urbanisée contiguë d’une commune de plus de 25 000 habitants, la vidéosurveillance ou la télésurveillance à distance est une obligation légale (décret du 15 janvier 1997). Reliés à un dispositif d’alerte, ces systèmes permettent aussi de surveiller des endroits inaccessibles et de possiblement décourager, par leur simple présence, certaines personnes malveillantes.

Des boutons de déclenchement d’alarme sont également à positionner à plusieurs endroits stratégiques (comptoir, toilettes…) afin d’actionner l’alerte.

Ni trop facile pour être deviné, ni trop difficile pour ne plus s’en souvenir, le code de l’alarme doit enfin être changé régulièrement.

Défibrillateur

Depuis mai 2007, un arrêté autorise l’utilisation du défibrillateur cardiaque par toute personne, même non-médecin, en situation d’urgence. D’après le code de la santé publique, « quelle que soit sa fonction, et dans la limite de ses connaissances et de ses moyens, le pharmacien doit porter secours à toute personne en danger immédiat, hors le cas de force majeure ». De plus en plus de pharmacies s’équipent aujourd’hui d’un défibrillateur externe afin de répondre à cette obligation de premier secours. Il en existe deux types :

- Le défibrillateur entièrement automatique (DEA), qui délivre lui-même le choc après analyse (de 30 secondes environ)

- Le défibrillateur semi-automatique (DSA), avec un bouton sur lequel le sauveteur appuie pour provoquer le choc après une analyse d’une vingtaine de secondes.

Avant toute utilisation, il convient d’être à l’aise avec l’utilisation et de s’assurer du bon fonctionnement de l’appareil.

Le défibrillateur peut également être disponible 24 heures sur 24, hors de la pharmacie, en étant placé sur la devanture, dans un boîtier protecteur sécurisé et bien mis en évidence par la signalisation officielle.

Extincteur

Classées comme des Établissement recevant du public (ERP) 5e catégorie, toutes les pharmacies ont l’obligation de disposer d’extincteurs, dont au moins un extincteur portatif.

La règle R4 (Règle d'implantation d'extincteurs établis par les compagnies d'assurances), prévoit le nombre des extincteurs en fonction de la surface à couvrir, de la disposition des locaux, des activités et de la présence de produits inflammables. Les extincteurs sont placés dans des endroits faciles d’accès et leur maintenance est à réaliser tous les ans.

En plus des extincteurs, la prévention des incendies comprend la présence d’issues de secours, une ventilation adéquate des locaux comprenant les liquides inflammables, sans oublier la vérification annuelle des installations électriques et bisannuelles des portes automatiques. Quant aux bouteilles d’oxygène, elles doivent être obligatoirement stockées dans un local coupe-feu ventilé sur l’extérieur ou dans un endroit clos, extérieur de la pharmacie, fermé à clef, à distance de toute zone accessible au public.

Sas de sécurité et autres protections

Pas de château fort sans douve, pas de pharmacie sans issues sécurisées ! En première ligne, la porte principale à équiper d’une protection rigide et efficace. Un rideau métallique extérieur, muni de serrures de sûreté, permet de protéger la porte principale ou les portes automatiques faciles à forcer. Défense supplémentaire, un rideau intérieur, associé à une alarme, contrant toute tentative de vol. Certaines pharmacies se dotent également de sas de sécurité, contrôlant ainsi l’accès des personnes ou l’accès aux produits lors des gardes. Ils se présentent sous la forme de sas à porte rotative, à portes coulissantes, ou bien en sas cylindrique. Ils permettent ainsi de protéger l’officine contre les effractions, les balles, le feu.

À ne pas omettre : la protection des accès secondaires, telles que les portes de livraison et de service, ainsi que les fenêtres, à munir de barreaux et de volets persiennes.

Domitille Darnis
En complément

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3435