Les dernières statistiques de l’insécurité publiées par l’Observatoire des agressions de l’Ordre font état d'une recrudescence des actes violents et du durcissement des modus vivendi. Des tendances déjà observées au cours des années précédentes.
Au cours de l'année dernière, ils sont 120 pharmaciens de plus à avoir déclaré une agression, verbale ou physique. Cette évolution des statistiques qui émane du bilan publié le 4 juillet par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), porte à 212 les déclarations pour 2017. Elle s’explique en partie par la mise en place d’un dispositif en ligne sur le site de l’Ordre.
Toutefois, cela n’est pas suffisant. Selon Alain Marcillac, la zone d’ombre, c’est-à-dire le taux d’agressions non déclarées à l’ordre, avoisine encore les 70 %. « Il est essentiel que les confrères déclarent à l’Ordre les agressions dont ils sont victimes. C’est seulement sur cette base que nous pourrons quantifier et identifier les actes redondants dans certains secteurs. Et de traiter de manière adéquate les tendances qui se dégagent », déclare le référent national pour la sécurité du CNOP.
En matière de tendances, les évolutions remarquées lors des années précédentes se confirment. Les agressions liées aux stupéfiants baissent d’année en année tandis que celles liées à des refus de vente pour non-conformité des ordonnances ou d’ouverture des droits sociaux ne cessent de grimper. Elles sont aujourd'hui à l’origine d'une agression dans 12 % des cas contre 9 % en 2014. Sans parler des 39 % de cas où les patients s’attaquent au pharmacien lorsque ce dernier « leur rappelle les limites d’un exercice professionnel réglementé », note Alain Marcillac.
Cette perte de respect pour le professionnel de santé est du reste corroborée par une autre statistique : dans la moitié des cas, les agresseurs sont connus du pharmacien, et, pour 61 % d’entre eux, il s’agit d’habitués de l’officine. Ce durcissement de la population se mesure également dans les modes opératoires. La part des vols à main armée augmente une nouvelle fois pour constituer près d’une agression sur cinq, soit deux points de plus qu’en 2016. Sur l'ensemble des agressions, une arme à feu est utilisée dans quasiment 10 % des cas, une arme blanche, couteau ou tournevis, une fois sur dix.
Certes, les pharmaciens et leur équipe ne subissent des dommages physiques que dans 8 % des cas (6 % nécessitant un arrêt de travail de 12 jours en moyenne, 2 % une hospitalisation), mais ils souffrent de séquelles psychologiques, difficilement mesurables. Raison de plus pour ne pas hésiter à déclarer les agressions sur le site du CNOP.
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