1- Protection contre le vol et les effractions
Pour protéger physiquement l’officine et son contenu, il est primordial d’en sécuriser les issues. Pour la porte principale et la vitrine, on s’équipera d’une protection mécanique telle qu’un rideau de fer muni de serrures de sûreté. « Le rideau extérieur est idéal contre les bris de glace, mais le rideau intérieur est plus efficace contre le vol, surtout s’il est couplé à une alarme avec une télésurveillance. En effet, une fois la vitre cassée l’alarme se déclenche et les agresseurs n’ont alors plus le temps de s’attaquer au rideau métallique, observe Bernard Sénéchal (responsable gestion à la Mutuelle d’assurances des pharmaciens). En revanche, un rideau métallique extérieur est indispensable pour protéger les portes automatiques, dont l’ouverture est facile à forcer. » La protection des issues secondaires ne doit pas être oubliée : il est judicieux d’équiper les portes de service et de livraison de plusieurs points de fermeture et de munir les fenêtres de barreaux et de volets persiennes. Attention également lorsque la pharmacie communique avec des locaux d’habitation : « la porte de communication a souvent tendance à rester ouverte, ce qui est loin d’être prudent. Il convient de verrouiller cet accès intérieur et, si le personnel est autorisé à se rendre dans une partie du lieu d’habitation (cuisine, par exemple), de l’équiper d’une serrure à carte électronique », poursuit Bernard Sénéchal.
Pour plus de sécurité, les pharmacies peuvent être équipées de système de vidéo et de télésurveillances. Pour les pharmacies situées dans les communes de plus de 25 000 habitants ou dans une zone urbanisée contiguë d’une commune de plus de 25 000 habitants, cet équipement est même obligatoire (décret du 15 janvier 1997). Les pharmaciens doivent alors s’équiper d’un système de surveillance à distance, ou d’un système de vidéo protection associé à un dispositif d’alerte (qui peut être un téléphone). Ou sinon, avoir recours à un agent de sécurité.
2- Protection contre les incendies
En ce qui concerne la sécurité incendie, les officines sont en général classées établissement recevant du public (ERP) de 5e catégorie, sauf si elles sont intégrées à des centres commerciaux (elles devront alors suivre les préconisations imposées lors des visites périodiques de la commission de sécurité). La majorité des pharmacies, classées ERP 5e catégorie, ont l’obligation de disposer d’extincteurs avec une vérification annuelle. Elles devront disposer d’issues de secours (en général une seule suffit). Les installations électriques devront obligatoirement être vérifiées annuellement et les portes automatiques semestriellement. Par ailleurs, les locaux contenant des liquides inflammables (limité à moins de 100 litres) doivent être ventilés. Les bouteilles d’oxygène seront obligatoirement stockées dans un local coupe-feu ventilé en permanence sur l’extérieur, ou sur un emplacement clos extérieur fermé à clé et situé à plus de 3 mètres de toute zone accessible au public ou zone de stationnement de véhicules.
3- Protection des appareils électriques : ordinateur, armoire réfrigérée
Tout appareil électrique, notamment les ordinateurs, doit être équipé d’onduleur et de prise parafoudre afin de se prémunir de dysfonctionnement électrique. « Par ailleurs, on voit de plus en plus de sinistres concernant les armoires réfrigérées qui, aujourd’hui, renferment des produits chers : des médicaments sortis de la réserve hospitalière, des trithérapies, dont la valeur excède parfois les 1 000 euros », avance Bernard Sénéchal, en rappelant que la pharmacie doit disposer d’une armoire réfrigérée, et non pas d’un réfrigérateur domestique, avec une télésurveillance pour vérifier les températures et leurs écarts. « Les sondes reliées à un ordinateur donneront les courbes de températures. La télésurveillance a pour objet de signaler l’arrêt d’alimentation électrique et d’agir pour la sauvegarde des produits », explique Bernard Sénéchal.
4- Protection des données de santé
Le pharmacien est responsable de la sécurité des fichiers informatiques et doit prendre les mesures nécessaires pour garantir la confidentialité des informations et éviter leur divulgation à des personnes non autorisées sous peine de fortes amendes. Le poste de travail doit être sécurisé (mot de passe, antivirus, firewall, sauvegardes régulières en conservant les données archivées dans un endroit distinct et éloigné de l’officine). Si les données de santé sont conservées chez un hébergeur externe, ce prestataire devra être agréé par la CNIL. Par ailleurs, les mails des données de santé doivent être protégés à l’aide d’un système de sécurisation spécifique ou de cryptographie.
5- S’assurer
En pharmacie, l’assurance de responsabilité civile professionnelle est la seule assurance obligatoire : elle vise à couvrir les fautes professionnelles (erreur de délivrance, défaut de conseil, erreur dans une préparation) du pharmacien ou d’un salarié. Néanmoins, les titulaires optent le plus souvent pour une assurance plus complète. Cette assurance multirisque inclut la responsabilité civile professionnelle, mais également la responsabilité civile exploitation qui garantit les accidents liés à l’exploitation (chute, accidents…), les sinistres (incendie, dégât des eaux, tempête, vol, dégradation…) et les pertes, l’arrêt ou la réduction d’activité consécutives à un sinistre.
82 % des pharmaciens ont installé une alarme anti-intrusion.D’après une enquête Call Medi Call/« Le Quotidien du Pharmacien », menée du 12 juillet 2016 au 22 août 2016 auprès de 1 066 pharmaciens.
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