La classe pharmacologique
L’enzalutamide est un puissant inhibiteur, à plusieurs niveaux, de la voie de signalisation des récepteurs aux androgènes, sans capacité d’activation de ces derniers. En effet, cette molécule inhibe compétitivement la fixation des androgènes sur leurs récepteurs, bloque la translocation nucléaire des récepteurs activés ainsi que leur fixation à l’ADN, même en cas de surexpression des récepteurs aux androgènes ou dans les cellules tumorales résistantes aux antiandrogènes. Ce triple impact entraîne un ralentissement de la croissance des cellules prostatiques cancéreuses et peut induire leur apoptose et donc une régression tumorale.
Les principales caractéristiques du produit
Xtandi se présente sous la forme de capsules molles dosées à 40 mg. Il est indiqué dans le traitement du cancer métastatique de la prostate résistant à la castration chez les hommes adultes dont la maladie a progressé pendant ou après une chimiothérapie à base de docétaxel.
La posologie recommandée est de 160 mg en une seule prise par jour, à la même heure.
Un élément important à avoir présent à l’esprit est que la demi-vie de ce produit est particulièrement longue, de l’ordre de 6 jours.
Il existe un risque majoré de survenue de convulsions chez les patients présentant des antécédents de convulsions ou d’autres facteurs de prédisposition (par exemple : accident vasculaire cérébral, alcoolisme…), ainsi qu’en cas d’association à des médicaments diminuant le seuil épileptogène (ex : imipraminiques, théophylline, lithium, phénothiazines, olanzapine…).
La prudence s’impose en cas d’insuffisance rénale sévère ou d’insuffisance hépatique modérée. Ce médicament ne doit pas être utilisé en cas d’insuffisance hépatique sévère.
Prudence également en cas de prise concomitante d’inhibiteurs ou d’inducteurs du cytochrome P450 CYP2C8, parmi lesquels, notamment le gemfibrozil et la rifampicine.
D’autre part, l’enzalutamide peut modifier l’exposition à d’autres médicaments appartenant à des classes thérapeutiques très diverses (ex : tramadol, antivitamines K, bêtabloquants, halopéridol, benzodiazépines, statines…) en raison de sa capacité à augmenter la synthèse de nombreux enzymes et transporteurs. C’est, notamment, un puissant inducteur du CYP3A4 ainsi qu’un inducteur modéré du CYP2C9 et du CYP2C19.
Enfin, des précautions s’imposent lors des rapports sexuels avec une femme en âge de procréer.
Le produit dans sa classe thérapeutique
Ce médicament s’ajoute aux agonistes et antagonistes de la LH-RH, à la chimiothérapie classique (docétaxel, cabazitaxel) et à l’abiratérone, un puissant et sélectif inhibiteur de la synthèse des androgènes (qui nécessite la prise journalière concomitante de prednisone ou de prednisolone).
Le confort du patient
Les effets indésirables les plus fréquents sont représentés par des céphalées et des bouffées de chaleur. On peut également observer, moins fréquemment, une sécheresse cutanée, un prurit, une hypertension artérielle, des troubles cognitifs ou de la mémoire, des hallucinations visuelles, de l’anxiété… À noter l’existence d’un risque, rare, de convulsions, peut-être lié à une inactivation du canal chlore du récepteur au GABA.
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3 questions à…
Françoise Amouroux
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