C’EST EN 1976 que Voltarène apparaît sur le marché français. Référence plébiscitée par les professionnels de santé pour son action antalgique efficace, ses indications se sont élargies au fil des années. L’inventeur ? Un chimiste du groupe Geigy, basé en Suisse, dénommé Alfred Sallmann et son collègue William Stoll. Leurs recherches s’attachaient à découvrir un nouvel anti-inflammatoire ; ce fut chose faite en 1964, lorsque les deux hommes parviennent à synthétiser le diclofénac. À cette date, la molécule n’a encore qu’un nom clinique : GP 45840. Mais il faudra attendre 1974 pour que la molécule soit commercialisée en Suisse et au Japon, puis, en 1976, en France (autorisation de mise sur le marché ou AMM obtenue en 1975). Entre-temps, le laboratoire Geigy a fusionné avec Ciba, en 1970, devenant le groupe Ciba-Geigy, avant d’absorber Sandoz, en 1986, pour se transformer en géant suisse : Novartis.
Voltarène apparaît sous la forme de comprimés dosés à 25 mg. Une forme galénique qui occupe toujours une place de choix dans l’éventail des produits anti-inflammatoires, à la seule différence que les comprimés sont désormais gastrorésistants. Prescrit chez le patient de 15 ans et plus, il est utilisé comme traitement au long cours dans les rhumatismes inflammatoires chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde ou la spondylarthrite ankylosante, et dans certaines arthroses douloureuses et invalidantes. Il est aussi indiqué dans le traitement symptomatique des douleurs abarticulaires, l’arthrite, l’arthrose, la lombalgie et la radiculalgie sévère. Il peut être utilisé en cas de dysménorrhée essentielle, après un bilan étiologique.
Arsenal thérapeutique.
La recherche et développement (R&D) se poursuit et permet de mettre sur le marché la forme suppositoire dosé à 100 mg, pour adultes, puis à 25 mg, pour enfants, en 1979 (AMM en 1978). En 1980, Ciba-Geigy propose des comprimés de Voltarène 50 mg, puis rend la molécule disponible en ampoules injectables à 75 mg/3 ml en 1981. Deux ans plus tard, la gamme s’enrichit de comprimés à libération prolongée (LP) 100 mg, spécialement destinés à traiter des affections rhumatismales chroniques pour lesquelles, lors de l’utilisation des formes dosées à 25 mg et 50 mg, la posologie de 100 mg par jour s’est avérée adaptée.
Le laboratoire marque une pause en terme d’innovation galénique et sera de nouveau sur le devant de la scène en 1990, sous le nom de Novartis : il lance Voltarène 0,1 % collyre, indiqué dans la prévention et le traitement des complications d’opération du cristallin ou de la cornée. En 1993, il développe une forme de comprimés à libération prolongée dosée à 75 mg, spécifiquement utilisée dans le traitement d’entretien des affections rhumatismales chroniques et le traitement symptomatique des poussées aiguës d’arthrose.
Toutes ces galéniques ont parfaitement pris leur place dans l’arsenal thérapeutique du médecin. Disponibles exclusivement sur prescription, elles n’en sont pas moins connues du grand public. Rares sont ceux qui n’ont pas été amenés, un jour ou l’autre, à utiliser Voltarène.
En 1987, le marché français voit arriver Voltarène Émulgel 1 %, sorti deux années plus tôt en Suisse. Dans « Health&Science » de mars 2010, le magazine de Novartis « pour ses clients en Suisse » explique : « De la puissante substance active systémique diclofénac à un médicament adapté à une utilisation topique, il n’y avait qu’un pas, Novartis l’a fait. » Aujourd’hui disponible dans plus de 90 pays, Voltarène Émulgel est « l’analgésique topique le plus recommandé au monde ». D’abord proposé en tube de 50 g, il est disponible depuis 2002 en flacon pressurisé de 100 ml. Il est indiqué dans les tendinites, les œdèmes postopératoires et post-traumatiques et en traitement symptomatique de l’arthrose douloureuse des doigts et des genoux. L’offre sera complétée en 1996 par VoltarenActigo 1 %, en tube de 60 g ou en flacon pressurisé de 50 ml. Ces deux références sont indiquées dans les entorses et contusions.
Besoins des patients.
En 2002, Novartis France lance VoltarenDolo 12,5 mg en comprimés enrobés, pour le traitement symptomatique des affections douloureuses d’intensité légère à modérée et/ou des états fébriles. Enfin dernier né de cette gamme à base de diclofénac : VoltarenPlast 1 %, un emplâtre médicamenteux à utiliser en traitement local de courte durée des entorses, foulures ou contusions. Cet emplâtre se présente sous la forme d’une compresse souple, extensible et non tissée, imprégnée de gel de diclofénac.
« Depuis sa naissance, Voltarène a sans cesse continué de se développer pour répondre au mieux aux besoins des patients », souligne le laboratoire. Aujourd’hui, il peut être utilisé selon différents dosages et formes pharmaceutiques pour traiter de nombreuses affections : rhumatismes inflammatoires chroniques, arthroses douloureuses et invalidantes, poussées aiguës, rhumatismes inflammatoires infantiles, crises de coliques néphrétiques. C’est d’ailleurs le seul AINS (anti-inflammatoire non stéroïdien) à posséder cette indication dans la colique néphrétique, mais uniquement sous sa forme injectable (par voie intra-musuclaire). La marque compte au total cinq formes galéniques chez Novartis Pharma – comprimés, comprimés à libération prolongée, suppositoires, solution injectable et collyre – et trois autres formes chez Novartis Santé Familiale – gel, comprimés et emplâtre.
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