Les traitements de longue durée constituent la prochaine évolution de la prise en charge de l’infection par le VIH.
Modifier génétiquement les lymphocytes T CD4 pour qu’ils produisent un anticorps spécifiquement dirigé contre le VIH, c’est l’idée récemment expérimentée par les chercheurs du National Institutes of Health à Bethesda qui espèrent pouvoir à l’avenir utiliser cette approche en curatif ou en préventif.
Selon des données préliminaires présentées lors de la Conférence sur les rétrovirus et les maladies opportunistes (CROI) qui s’est tenue à Boston du 8 au 11 mars, huit patients ont déjà fait l’expérience de cette approche. Cette dernière consiste à introduire un gène codant pour un anticorps monoclonal VRC07, via un virus adéno-associé de sérotype 8 (AAV8). Il en résulte une production soutenue d’anticorps anti-VIH pendant un an.
Le VRC07 est un anticorps neutralisant à large spectre (bNAb) isolé chez des patients infectés depuis plusieurs années. Il est actuellement expérimenté dans plusieurs études cliniques comme moyen de prévention de l’infection.
Ac détectables pendant un an
Les huit patients chez qui le vecteur a été injecté sont âgés de 30 à 60 ans, et dont l’infection est bien contrôlée. Ils ont reçu trois doses différentes d’AAV8-VRC07 (5x1010, 5x1011 et 2,5x1012 génomes viraux/kg) et ont poursuivi leur traitement oral antirétroviral. L’ensemble des huit participants présentaient des doses détectables de VRC07, avec un pic de production entre quatre et six semaines après l’injection.
La concentration diminue ensuite jusqu’à 7 à 14 semaines avant d’augmenter à nouveau après la 16e semaine. Chez trois des cinq patients suivis pendant au moins un an, le VRC07 était toujours détectable et même en quantité plus élevée qu’au bout de quatre à six semaines.
Les auteurs ignorent encore si cet anticorps, efficace contre le virus d’immunodéficience simienne, l’est aussi contre le VIH. Ils précisent aussi que des anticorps anti VRC07 ont été identifiés chez certains volontaires.
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