L’Initiative globale pour l’asthme (The Global Initiative for Asthma - GINA) collabore mondialement avec des professionnels de la santé et des organisations officielles de la santé publique afin de réduire la prévalence, la morbidité et la mortalité de l’asthme.
Les directives concernant l’asthme léger reposent essentiellement sur l’administration périodique de corticostéroïdes (CSI) et l’inhalation à la demande de bêta-agonistes à courte durée d’action (BACA). Or, la majorité des patients n’utilise souvent que leur BACA « de secours » pour soulager les symptômes, se privant ainsi de la composante anti-inflammatoire du traitement (CSI), qui est capitale dans la résolution et la prévention des crises. Fort de ce contexte de mauvaise observance du traitement, il est apparu légitime de tester l’efficacité d’une association CSI et bêta-agonistes à longue durée d’action (BALA), inhalée à la demande, pour une meilleure maîtrise des formes légères d’asthme.
Deux vastes essais randomisés en double aveugle de phase III
(SYGMA 1 et SYGMA 2) menés chacun avec plus de 4 000 asthmatiques adultes et adolescents pendant une durée d’un an ont comparé les standards habituellement recommandés dans l’asthme léger à une bithérapie à la demande associant vasodilatateur et corticoïde, en l’occurrence formotérol à 5 µg et budésonide à 200 µg (Symbicort Turbuhaler). L’objectif principal de SYGMA 1 était d’évaluer la supériorité de la bithérapie à la demande en termes de contrôle des symptômes, et celui de SYGMA 2 d’évaluer la non-infériorité de la bithérapie à la demande en termes de taux annualisés d’exacerbation sévères.
Vers une meilleure observance du traitement
Les résultats publiés dans le « New England Journal of Medicine » et présentés au Congrès américain de pneumologie (American Thoracic Society de San Diego/mai 2018) sont très prometteurs dans les deux essais. Ils plaident en faveur de l’administration de la bithérapie inhalée à la demande car associée à un meilleur contrôle des symptômes de la maladie (nombre moyen de semaines avec un asthme bien contrôlé) et une réduction nette du nombre d’exacerbations sévères. De plus, dans l'essai SYGMA 2, la dose journalière moyenne de corticoïdes inhalés a été quatre fois moins importante dans le groupe sous bithérapie à la demande comparativement au groupe sous corticoïde en traitement de fond. La tolérance de l’association était en rapport avec le profil connu de chaque molécule.
Des données qui ont fait dire au Pr Paul O’Byrne de l’université McMaster (Canada) que « la bithérapie inhalée bêta 2 mimétique et corticoïde va sûrement à l’avenir faire partie des stratégies de traitement de l’asthme léger. Ces deux études sont en effet largement assez démonstratives pour nous amener à envisager une actualisation de nos recommandations. Pour autant, doit-elle devenir le traitement de référence ? Cela reste à discuter. En revanche il est à peu près certain que cette nouvelle stratégie sera particulièrement intéressante pour les patients peu observants, en particulier les adolescents ».
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