LE TAG correspond à un état d’alerte quasi permanent associé à des signes psychiques et physiques de tension anxieuse et motrice, sur une période d’au moins six mois. « Responsable d’une gêne intense, ce trouble chronique se caractérise par des soucis constants, excessifs et incontrôlables relatifs à des situations réalistes banales, et des pensées et des ruminations anxieuses, explique le Dr Dominique Servant (CHRU de Lille). Il est à l’origine d’un état de souffrance et d’une détresse importante qui altèrent le fonctionnement du patient dans sa vie courante. » Différents travaux ont fait état du haut degré de comorbidités au cours du TAG : en effet, il est fréquemment associé à d’autres maladies psychiatriques (90 % des patients), en particulier à un épisode dépressif majeur (59 % des patients) dont il partage un certain nombre de complications.
En France, sa prévalence sur douze mois s’élève à 1 % de la population et, au cours d’une vie entière, elle s’élève en moyenne à 2,8 % (3,6 % chez les femmes et 2 % chez les hommes). Le diagnostic est compliqué car le TAG est difficile à reconnaître chez des patients qui consultent souvent pour un symptôme somatique, une « dépression », ou un trouble du sommeil. Selon les cas, la prise en charge fait appel à la psychoéducation, à des conseils d’hygiène de vie, à la psychothérapie et aux médicaments. Lorsqu’un traitement médicamenteux est indiqué, certains antidépresseurs représentent un traitement de première intention. La durée optimale du traitement étant d’au moins six mois, les antidépresseurs sont préférés aux benzodiazépines et autres molécules anxiolytiques/sédatives dans le traitement au long cours. Dans cette indication, Cymbalta, double inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline, a fait l’objet d’un programme clinique contrôlé versus placebo.
Un plan de développement d’envergure.
Cinq grands essais cliniques internationaux incluant 2 337 patients (quatre essais en aigu d’une durée de 9 à 10 semaines, et un essai de prévention des rechutes de 26 semaines), ont démontré que Cymbalta représente un apport important dans le traitement du TAG. « Ils matérialisent l’efficacité tout à fait significative de la duloxétine dans toutes les dimensions de la maladie : réduction de la symptomatologie anxieuse selon l’échelle d’Hamilton (HAM-A), amélioration de la qualité de vie et amélioration globale selon l’échelle de Sheehan (SDS) », précise le Dr David Gourion, psychiatre à Paris. Dans l’étude de prévention, l’incidence des rechutes du TAG pendant la période de suivi de six mois a été de 14 % dans le groupe Cymbalta versus 42 % sous placebo. Plusieurs études montrent que, avec un traitement adéquat et efficace du TAG, on diminue le risque d’épisode dépressif majeur ultérieur.
Depuis juillet 2008, Cymbalta bénéficie d’une nouvelle indication, non remboursée à ce jour, dans le TAG, elle s’est ajoutée au traitement des épisodes dépressifs majeurs et au traitement de la douleur neuropathique périphérique du diabétique. La dose d’entretien efficace habituelle chez la plupart des patients est de 60 mg par jour.
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