Lundi 21 mars, Jeannette Duverdy et son équipe reçoivent un appel de l’agence régionale de santé (ARS). Deux jours auparavant, deux cas de méningite ont été diagnostiqués dans l’école maternelle de Saint-Etienne-des-Ouillières, une commune du Beaujolais de 2 000 habitants où est située l’officine. Les deux fillettes de trois et quatre ans ont été hospitalisées pour infection invasive à méningocoque (IIM). Les méningocoques isolés sont du groupe B.
L’ARS demande à la titulaire de commander 120 flacons de Rifadine (rifampicine) en sirop pour les enfants, ainsi que dix boîtes de gélules qui seront destinées aux adultes. La pharmacienne, approvisionnée par son grossiste selon le circuit habituel, est en mesure de délivrer le jour même le médicament à titre prophylactique aux patients munis d’une ordonnance de leur médecin.
En effet, comme l’indique l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes, « bien que le risque de transmission soit faible, il justifie la mise en œuvre d’un traitement préventif pour les personnes en contact proche, étroit, complété par une vaccination selon le sérogroupe de la bactérie et le statut vaccinal de la personne ».
Un travail d’explication
En aval, le travail de l’ARS aura été d’identifier les sujets en contact direct, rapproché (à moins d’un mètre) et prolongé avec l’un des deux enfants dans les dix jours qui ont précédé leur hospitalisation. Il s’agit de les traiter de manière ciblée afin de ne pas renforcer l’antibiorésistance en soignant à titre préventif un panel plus large de population.
De son côté, la pharmacienne reçoit la visite du médecin de l’ARS qui lui explique le dispositif mis en place. « Cela nous a permis de donner des informations au comptoir et de rassurer les patients inquiets, ce qui est de notre rôle, alors que les rumeurs les plus folles circulaient déjà sur les réseaux sociaux. Les patients ne comprenaient pas pourquoi on vaccinait certains enfants et pas d’autres », explique la titulaire.
Une semaine plus tard, cette dernière était à nouveau sollicitée par l’ARS. Cette fois, dans le cadre d’une campagne de vaccination massive. « On nous a commandé du coton, de l’alcool, des pansements, ainsi que du paracétamol, soit 17 boîtes de Doliprane de 500 mg et 9 de 250 mg », déclare-t-elle. Au cœur d’un dispositif de santé publique, la pharmacienne se félicite de l’excellence de la prise en charge, grâce à une bonne communication et au dialogue entre tous les acteurs.
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Françoise Amouroux
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