La prise en charge de la SEP s’est transformée en vingt ans, mais il n’y a toujours pas de traitement curatif. Les formes de SEP-RR se caractérisent par la présence de poussées sans que ne soit objectivée une progression du handicap entre les poussées. L’efficacité des traitements de fond varie en fonction du type de médicament, du patient lui-même et de l’évolution de la maladie.
En pratique, le neurologue dispose de plusieurs options thérapeutiques. Les immunomodulateurs agissent en modifiant ou en modulant la réponse immunitaire. Les immunosuppresseurs bloquent la réponse immunitaire, leur efficacité est supérieure mais leurs effets indésirables sont potentiellement graves.
Plegridy, nouvelle génération d’interféron bêta-1a injectable, constitue une alternative supplémentaire dans l’arsenal thérapeutique. Son principe actif, le peginterféron bêta-1a, est la première forme pégylée d’interféron bêta utilisée dans le traitement de fond de la SEP-RR. Son efficacité a été démontrée dans l’essai clinique Advance de phase III versus placebo, selon lequel le peginterféron bêta-1a a permis une réduction relative à un an de 36 % du nombre de récidives des poussées (critère principal d’évaluation), et de 38 % de la progression du handicap des patients.
Par rapport aux autres médicaments injectables (sous-cutané ou intramusculaire) indiqués en première intention dans le traitement de fond de la SEP-RR, la pégylation augmente la taille et la demi-vie de la molécule. En conséquence, elle prolonge son temps de circulation dans l’organisme et évite les injections répétées. La fréquence d’administration de Plegridy est ainsi réduite à une injection sous-cutanée toutes les deux semaines, au lieu d’une à sept par semaine pour les autres médicaments (interférons bêta et acétate de glitamère).
Un rapport bénéfice/risque favorable
Le profil de tolérance évalué au cours de l’essai Advance correspond à celui des interférons bêta administrés par voie sous-cutanée. Les effets indésirables les plus fréquemment observés sont des réactions au site d’injection, les symptômes pseudo-grippaux et des céphalées. Plegridy est un médicament d’exception dont la prescription est réservée aux neurologues.
Selon le Pr Pierre Clavelou, neurologue au CHU de Clermont-Ferrand, « avec l’arrivée de cette nouvelle molécule, la surveillance est simple et nous n’avons pas de risque cancérologique ni de risque infectieux. On bénéficie du recul des interférons bêta tout en réduisant la fréquence d’injection. On peut ainsi s’attendre à une meilleure observance, y compris grâce aux programmes d’éducation thérapeutique mis en place en régions et aux outils digitaux d’accompagnement de Biogen sur tous les aspects pratiques ».
Cette alternative thérapeutique est une avancée importante pour les patients naïfs de traitement, ceux en début de maladie lorsque les traitements oraux posent des problèmes ou lorsque s’installe une certaine lassitude des injections au long cours. Les patients doivent faire l’objet d’une surveillance particulière (NFS, plaquettes, fonctions hépatique, rénale thyroïdienne, et surveillance cardiaque chez les patients à risque, dépression). Une contraception doit être prescrite chez les femmes en âge de procréer.
D’après une conférence de presse de Biogen.
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