UN PSYCHOSTIMULANT dérivé de cathinone, la méphédrone, aux propriétés proche des amphétamines, vient de faire son apparition en France. Cette puissante drogue de synthèse dont l’usage a été facilité par une large diffusion à travers le web et une importante médiatisation depuis quelques années, a connu un essor important entre 2009 et 2010 en Grande Bretagne. Consommée majoritairement par les populations jeunes, homosexuelles, ce stimulant est communément appelé « miaw miaw », « bubbles » ou « M’Cat ». Michel Lejoyeux et coll. détaillent dans la « Presse médicale » les complications liées à l’usage de la méphédrone.
41 nouvelles substances.
La méphédrone ne constitue qu’une molécule parmi les 41 nouvelles substances chimiques identifiées en Europe en 2010. Via Internet, ces substances sont proposées comme engrais pour plantes, purificateurs de l’air ou sels de bains, livrées à domicile ou vendues dans des magasins spécialisés.
Ses effets cliniques sont proches de ceux de l’ecstasy et de l’amphétamine mais sont moins puissants : principalement un état d’agitation, d’euphorie, d’excitation psychomotrice, une sensation de bien-être, une diminution de la sensation de fatique. La drogue augmenterait aussi les performances sexuelles. Les effets psychotropes aigus varient d’un individu à l’autre et dépendent de la dose ingérée, de la composition du produit et de la voie d’administration. Des symptômes anxieux et psychotiques de type hallucinatoire sont retrouvés pour les fortes doses.
Dépendance.
La consommation de méphédrone peut se présenter sous forme d’abus ou de dépendance. Sa consommation régulière est à l’origine de complications somatiques et psychiatriques : cardiotoxicité avec élévation de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque, nausées, sueurs, vomissements... L’abus serait à l’origine d’une altération des performances cognitives de la concentration et de la mémoire et d’un risque d’apparition de symptômes type Parkinson like.
La prise en charge des complications somatiques et psychiatriques s’inspire de la prise en charge des complications somatiques de la métenphétamine : sédation avec les benzodiazépines, le refroidissement des patients en hyperthermie et l’utilisation de faibles doses d’antipsychotiques. Vingt-et-un décès ont été imputés au produit, dont deux dans lesquels la méphédrone était directement mise en cause. Aucune étude n’a cependant déterminée la dose minimale létale.
Cependant, le potentiel addictogène de cette drogue ainsi que les résultats préliminaires sur les conséquences de cet usage ont poussé de nombreux pays européens à classer la méphédrone comme stupéfiant par les ministères de la santé.
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