FACE au cancer du sein, les femmes peuvent être scindées en trois groupes. Celles à risque bas, en raison de faibles antécédents familiaux, et qui bénéficient des programmes de dépistage. À l’autre extrémité de l’échelle, celles à risque très élevé, aux antécédents familiaux majeurs ou porteuses d’une mutation BRCA1 ou 2, et qui justifient une surveillance par IRM, voire une mammectomie prophylactique. Entre ces deux extrêmes se situent celles dites à risque intermédiaire, aux antécédents familiaux évocateurs, mais probablement indemnes de mutation. C’est à cette population que se sont intéressés les médecins britanniques de l’étude FH01, sous la houlette de Stephen W. Duffy (Londres). Un dépistage mammographique annuel avant l’âge de 50 ans (entre 40 et 49 ans) réduirait-il la survenue de formes avancées et la mortalité ? Se sont-ils demandé. Leur étude y répond par l’affirmative.
Les participantes à l’étude FH01 (pour Family History 01) ont
été enrôlées dans 76 centres au Royaume-Uni entre janvier 2003 et février 2007. Autant que possible, elles avaient de 40 et 44 ans, afin de ne pas avoir atteint les
50 ans au terme du suivi moyen de 4 ans (achevé en novembre 2009). Les données enregistrées chez ces 6?710 femmes ont été confrontées à celles de deux autres cohortes (UK Age Trial et Dutch Study of Women).
Un cancer du sein a été découvert chez 136 des participantes, 105 (77 %) au cours des dépistages, 28 (21 %) à partir de symptômes apparus entre les mammographies et 3 (2 %) après un rendez-vous négligé de radiographie.
La confrontation des données à celles des deux autres cohortes confirme l’hypothèse de départ. Chez ces femmes à risque familial modéré ou élevé, les mammographies annuelles ont permis de découvrir des tumeurs invasives significativement plus petites, moins souvent accompagnées de ganglions et de grade plus favorable. Le score calculé selon l’index pronostique de Nottingham (NPI) était plus bas. Enfin, et surtout, la mortalité prévisible à 10 ans était significativement plus basse, associée à une survie plus prolongée.
Les auteurs admettent deux faiblesses majeures à leur travail : l’absence de groupe contrôle ; l’utilisation du score NPI pour prédire la mortalité (établi sur la taille tumorale, les adénopathies et le grade).
Mais ils estiment aussi que cette mammographie annuelle permettrait d’éviter deux décès dans les 10 ans par tranche de 10 000 dépistages. La cohorte continue d’être surveillée et les Britanniques sont confiants quant à l’efficacité de leur stratégie sur le long terme.
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