L’industrialisation et l’évolution des modes de vie ont fortement contribué au développement des allergies respiratoires au cours des dernières décennies et les allergiques ont conscience de la sévérité de leur maladie. Interrogés sur l’origine des allergies, ils sont 45 % à affirmer qu’il s’agit d’une intolérance à certaines substances, 36 % d’une maladie chronique et 28 % d’une maladie des temps modernes. Cette maladie est très souvent négligée et sous-diagnostiquée et pourtant ses symptômes ne sont pas sans conséquence sur la vie des patients, comme l’indiquent les résultats de l’enquête Ifop. Ainsi, 67 % souffrent davantage de fatigue, 63 % constatent une réelle détérioration de leur qualité de vie, et un quart semble confronté à une baisse des performances scolaires ou de la productivité au travail. Si 7 % des allergiques pensent que leur maladie disparaît avec l’âge et 17 % qu’elle n’évolue pas au cours de la vie, près de deux patients sur trois estiment qu’elle va s’aggraver avec le temps avec le risque de développer de nouvelles allergies.
Les personnes ayant des allergies respiratoires ont trois fois et demie plus de risques d’être asthmatiques que le reste de la population. Seulement 16 % des patients savent que l’allergie est causée par un dysfonctionnement du système immunitaire. « Il se produit un mécanisme de rupture de la tolérance naturelle à certaines substances comme les acariens ou les pollens, explique le Pr Jocelyne Just, allergologue à l’hôpital Trousseau à Paris. Ces substances deviennent alors des allergènes, leur présence provoque une inflammation anormale responsable de symptômes localisés à différents endroits. »
L’immunothérapie allergénique
Ces troubles sont malheureusement peu pris en compte tant l’allergie est, à tort, trop souvent banalisée. Plus de la moitié des personnes concernées consultent un médecin généraliste, et elles ne sont que 34 % à consulter un allergologue. « Ce spécialiste est pourtant le référent pour les conseiller et les aider à mieux vivre avec leur pathologie au quotidien et à contrôler l’évolution des symptômes », commente Christine Rolland, directrice de l’association Asthme & Allergies.
La moitié (51 %) des personnes interrogées pensent que les traitements actuels permettent uniquement de soulager les symptômes, seulement 31 %, essentiellement les plus jeunes (44 % des moins de 25 ans), connaissent l’existence des traitements à long terme. Le fonctionnement et les effets de l’immunothérapie allergénique restent mal connus des patients en général. « C’est le seul traitement étiologique efficace de l’allergie respiratoire lorsque l’indication est bien posée, assure le Pr Jocelyne Just. Instaurée précocement, l’immunothérapie allergénique re-induit la tolérance naturelle aux allergènes en rééquilibrant le système immunitaire. Elle diminue les exacerbations et agit à long terme sur tous les symptômes. » Elle est préconisée chez un patient qui souffre d’une allergie unique ou d’une polysensibilisation avec voire deux allergies modérées et qui, malgré les traitements symptomatiques et l’éviction, continue à être malade.
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Françoise Amouroux
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