LA BRONCHO-PNEUMOPATHIE chronique obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire définie par une obstruction permanente, progressive et incomplètement réversible des voies aériennes. Le tabac est en cause dans 80 % des cas, mais il existe une susceptibilité génétique et les polluants professionnels ou atmosphériques sont aussi en cause. En France, elle est à l’origine de 16 000 décès par an et atteint 3,5 millions de personnes, soit près de 8 % de la population adulte. Plus inquiétant encore pour le futur, plus de deux tiers des malades ne sont pas diagnostiqués ou le sont tardivement, au stade du handicap respiratoire. « Son impact est collectif et individuel et l’atteinte est à la fois respiratoire et extra-respiratoire. Le malade s’essouffle facilement, il vit en permanence avec un thorax surgonflé et une diminution du calibre des bronchioles, et s’y associe une composante anxieuse », commente le Pr Nicolas Roche (Hôpital de l’Hôtel-Dieu, Paris). L’évolution de la BPCO est marquée par un déclin de la fonction respiratoire, un risque d’exacerbations pouvant mettre en jeu le pronostic vital (dyspnée, toux, expectoration), un risque de handicap avec réduction de l’activité quotidienne, et elle peut aboutir à une insuffisance respiratoire chronique.
La classification de la sévérité de la maladie repose sur les résultats du volume expiratoire maximal à la première seconde (VEMS) à la spirométrie, et comprend quatre stades : léger, modéré, sévère et très sévère. La BPCO est une maladie multifonctionnelle et la prise en charge globale a un double objectif : lever l’obstruction et soulager le handicap pour améliorer la qualité de vie. Les médicaments visent à diminuer les symptômes et à réduire la fréquence et la gravité des exacerbations.
Un effet bronchodilatateur sur 24 heures.
Les bronchodilatateurs bêta-2-agonistes et anticholinergiques, sous forme inhalée, constituent le principal traitement symptomatique de la BPCO. Ceux de courte durée d’action, pris à la demande, sont recommandés en première intention, et ceux de longue durée d’action (LA) sont indiqués lorsque la dyspnée persiste et qu’un traitement continu s’impose. Les corticoïdes inhalés n’interviennent qu’au stade sévère (VEMS ‹ 50 %) conjointement aux bronchodilatateurs LA.
La nouvelle molécule de Novartis Pharma, l’indacatérol (Onbrez Breezhaler), s’ajoute aux deux bêta-2-agonistes LA déjà disponibles, le formotérol et le salmétérol. « Elle s’en distingue par une durée d’action plus longue, 24 heures après la prise, et elle a démontré son efficacité avec une seule prise par jour, ce qui pourrait permettre de favoriser l’observance. Cette propriété s’explique, d’une part, par la lipophilie de la molécule qui la fixe aux lipides de la membrane cellulaire, et, d’autre part, par son affinité particulière pour les zones actives où sont concentrés les récepteurs très réactifs (raft récepteurs) dotés de tout leur équipement intracellulaire pour exercer leurs effets », précise le pneumologue. Le plan de développement de l’indacatérol a permis de montrer son efficacité sur l’amélioration de la fonction respiratoire (critère principal). Pour les critères de symptomatologie clinique tels que la dyspnée, la qualité de vie ou le recours aux traitements de secours (critères secondaires), des différences versus des traitements actifs ont été observées en faveur d’Onbrez Breezhaler. La tolérance de l’indacatérol est satisfaisante, similaire à celle des autres traitements bronchodilatateurs LA, notamment dans le domaine cardiaque. Seule une petite toux sèche de quelques secondes après la prise a été observée, mais elle ne limite pas la poursuite du traitement.
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