« EN METTANT en exergue l’importance du dépistage de la BPCO et de la vaccination antigrippale, le contexte épidémique actuel offre l’opportunité d’une double prise de conscience, pour ceux qui ne se savent pas malades de BPCO, comme pour ceux qui se savent malades. » À l’occasion de la 8e Journée mondiale du 18 novembre, le Pr Gérard Huchon, président du comité contre les maladies respiratoires, met en garde contre le duo mortel que constituent la BPCO et la grippe. Ce d’autant que le nombre de personnes atteintes est estimé entre 3 et 3,5 millions (7,5 % de la population) et que deux patients sur trois ne se savent pas malades alors qu’ils ont une réelle obstruction des bronches. Beaucoup négligent ou banalisent à tort des symptômes comme la toux et l’essoufflement : « 68 % de la population active souffrant de ces manifestations cliniques ne s’en inquiète pas et ne consulte pas. C’est pourquoi il est essentiel de poursuivre la sensibilisation et de renforcer le dépistage chez le médecin traitant », souligne le comité contre les maladies respiratoires.
Un groupe prioritaire.
En cas de grippe, les patients atteints de BPCO sont exposés aux surinfections bactériennes avec aggravation de l’état respiratoire. La vaccination contre la grippe saisonnière est fortement recommandée (et prise en charge par l’assurance-maladie). Les personnes atteintes de BPCO figurent également parmi les groupes qui doivent bénéficier en priorité de la vaccination contre le virus A(H1N1)v.
Le tabac est une cause de diagnostic tardif, les patients mettant leurs symptômes sur le compte de la cigarette. Or, 90 % des BPCO sont la conséquence du tabagisme. « Si l’on considère une population de 100 fumeurs à un moment donné, tous âges confondus, 50 % environ ont une bronchite chronique, 20 % environ ont une BPCO. Point important, si l’on considère maintenant 100 fumeurs qui, à l’âge de 65 ans, poursuivent leur tabagisme, 50 % ont une BPCO », souligne le Pr Huchon. L’arrêt du tabac « est absolument obligatoire et doit être complet. Sans compromis », insiste-t-il. Certes, le sevrage tabagique ne permet pas de retourner à la situation d’avant l’exposition mais il stoppe l’évolution de la maladie et le déclin de la fonction respiratoire.
Sensibiliser au dépistage.
Le diagnostic de la BPCO repose sur l’exploration fonctionnelle respiratoire (spirométrie complète) avec vérification de la persistance de l’obstruction après inhalation de médicament bronchodilatateur. Le dépistage peut être effectué avec des petits appareils portables, les minispiromètres, facilement utilisables en médecine générale ou dans les pharmacies. S’il présente l’avantage de repérer l’existence, ou non, d’une obstruction, ce type d’appareil a cependant une fiabilité moindre. De ce constat, découlent deux conséquences importantes. La première est qu’un « trouble obstructif dépisté par minispirométrie doit toujours être confirmé par une spirométrie complète, réalisée par un pneumologue » ; la deuxième est que « l’absence d’obstruction selon le minispiromètre doit aussi conduire à une spirométrie complète si le malade est symptomatique ». Pourtant simple, le dépistage par mini?spiromètre, apparaît comme l’affaire de spécialistes et tarde à entrer dans les habitudes.
Tout au long de la journée du 18 novembre, des actions de sensibilisation et de dépistage sont
organisées dans plus de 20 villes françaises. Un site Internet (www. lesouffle.org) recense l’ensemble des initiatives et met à disposition un dépliant d’information et un questionnaire permettant de déterminer si l’on est concerné par la maladie. Des affiches et brochures sont également diffusées dans les pharmacies d’officine.
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