DEUX ÉTUDES publiées dans le même numéro du « New England Journal of Medicine » à l’occasion de leur présentation au congrès de l’ASCO à Chicago montrent que la piste de la protéine Programmed Death-1 (PD-1) est encourageante dans certains cancers avancés, à savoir les cancers pulmonaires non à petites cellules, les mélanomes et les cancers du rein. L’une a testé l’anticorps anti-PD-1, qui bloque spécifiquement PD-1, l’autre l’anticorps PD-L1, qui est dirigé contre l’un des ligands de la protéine (PD-L1). La protéine PD-1 est un récepteur coïnhibiteur des cellules T. Plusieurs études ont décrit précédemment le rôle pivot joué par la protéine PD-1 et son ligand dans la capacité des cellules tumorales à échapper au système immunitaire. D’où l’hypothèse que le blocage de ce système, par un moyen ou un autre, permette de dépasser la résistance immunitaire de l’hôte.
Dans l’étude sur l’anti-PD-1, l’équipe du Dr Suzanne Topalian a constaté que l’anticorps entraînait une réponse objective chez environ 1 sur 4 à 1 sur 5 patients ayant un cancer pulmonaire non à petites cellules, un mélanome ou un cancer rénal. L’étude a inclus 296 patients au total ayant un cancer avancé, de type mélanome, cancer pulmonaire non à petites cellules, cancer prostatique résistant à la castration, cancer rénal ou cancer colo-rectal. Les anticorps étaient administrés toutes les deux semaines sur des cycles de huit semaines de traitement, jusqu’à 12 cycles au maximum. Sur les 236 patients ayant pu être évalués, les taux cumulés de réponse complète et partielle étaient de 18 % pour les cancers pulmonaires (14/76), de 28 % pour les mélanomes (26/94) et de 27 % pour les cancers du rein (9/33). Les réponses observées étaient durables, puisque 20 des 31 réponses ont duré au moins un an. Des effets secondaires graves sont survenus chez 14 %, dont 3 décès par toxicité pulmonaire.
Régression tumorale et stabilisation.
Dans la seconde étude sur l’anti-PD-L1, l’équipe des Drs Brahmer et Tykodi a observé une régression tumorale durable et une stabilisation de la maladie dans des cancers avancés tels que cancers pulmonaires non à petites cellules, des mélanomes et les cancers du rein. L’étude a inclus 207 patients au total, 75 ayant un cancer pulmonaire non à petites cellules, 55 un mélanome, 18 un cancer colo-rectal, 17 un cancer du rein, 17 un cancer de l’ovaire, 14 un cancer du pancréas, 7 un cancer gastrique et 4 un cancer du sein. Les anticorps étaient administrés toutes les deux semaines, pour des cycles de six semaines, jusqu’à 16 cycles au maximum. Une réponse partielle ou complète a été observée chez 9 des 52?patients ayant un mélanome, chez 2 des 17 sujets ayant un cancer du rein et chez 5 des 49 sujets ayant un cancer pulmonaire non à petites cellules et chez un des 17?cancers de l’ovaire. La réponse a duré au moins un an chez 8 des 16 patients. Des effets indésirables graves sont survenus chez 9 % des patients.
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