L’OSTÉOPOROSE est responsable d’une surmortalité et d’une morbidité non négligeable. Elle provoque 120 000 fractures par an, dont 50 000 fractures du col fémoral. La fracture de la hanche est la plus grave en termes de morbidité, de perte d’indépendance et de mortalité. L’objectif de la prise en charge est d’éviter la survenue de fractures avant la « casse », ou de réduire la cascade fracturaire chez les patient(e)s déjà fracturé(e)s. Malheureusement, les obstacles au traitement sont nombreux : la pathologie est sous-diagnostiquée par les médecins avant et après la fracture, elle est aussi sous-traitée (80 % des patients ne sont pas traités dans l’année qui suit la fracture). « La complexité de l’approche diagnostique et des seuils décisionnels pourrait être en cause, note le Dr Pierre Khalifa, rhumatologue à Paris. Pour répondre aux objectifs, il faudrait simplifier le dépistage des femmes à risque (antécédent personnel de fracture sévère) ; pratiquer une DMO (densité minérale osseuse) en cas de fracture mineure ou de facteurs de risque cliniques d’ostéoporose ou de chute ; traiter selon le seuil du Frax (mesure du risque de fractures sévères à dix ans) en cas de T-score› - 3DS. » L’autre écueil vient du fait que la pathologie, longtemps peu ou pas symptomatique, a peu d’incidence sur la qualité de vie des patients qui sont mal informés de leur risque fracturaire. Ceux qui sont traités ne perçoivent pas les effets du traitement qu’ils jugent peu efficace, dangereux, et surtout très contraignant. Ils l’arrêtent parfois rapidement, les traitements annexes (supplémentation vitaminocalcique) supplantent les traitements spécifiques.
Une action spécifique sur les ostéoclastes.
Pionnier des biotechnologies médicales, Amgen s’est associé au laboratoire GSK pour commercialiser une nouvelle molécule, le dénosumab (Prolia). Avec la découverte du rôle clé du RANKL (ligand du récepteur activateur du facteur nucléaire kB) dans la résorption osseuse, Amgen a développé la première thérapie qui intervient de façon spécifique sur le mécanisme de régulation du métabolisme osseux au niveau de la voie RANK/ RANKL/OPG (ostéoprotégérine). Prolia est la première thérapie ciblée qui se lie au RANKL avec une forte affinité, empêchant l’activation du récepteur RANK situé à la surface des ostéoclastes et de leurs précurseurs : il inhibe ainsi la formation, la fonction et la survie des ostéoclastes responsables de la résorption osseuse dans l’os cortical et trabéculaire. Un programme clinique de grande ampleur (31 études incluant 13 000 patients dans le monde) a prouvé l’efficacité du médicament à tous les sites du squelette en termes de réduction du risque fracturaire et d’augmentation de la DMO. « En effet, le produit est circulant, il se distribue de manière large, y compris dans l’enveloppe corticale, la molécule ne s’incorpore pas et ne s’accumule pas dans le squelette, son action est réversible », explique le Dr Khalifa. Sa tolérance a été évaluée, toutes indications confondues, au travers de ces études et le rapport bénéfice/risque s’est montré favorable. Les effets secondaires les plus fréquents rapportés sont : douleurs des membres, infections urinaires et des voies respiratoires supérieures, sciatique, cataracte, constipation. Les événements indésirables graves sont des cas de cellulite infectieuse/erysipèle nécessitant une hospitalisation, plus rarement on note une ostéonécrose de la mâchoire et des fractures atypiques du fémur.
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