LE TDAH a été décrit il y a longtemps mais le DSM-5 a présenté, pour la première fois, son tableau diagnostique chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte. Ce trouble d’origine neurobiologique, lié principalement à des anomalies de la maturation cérébrale, est en effet complexe. « On a longtemps mis en avant les troubles du comportement et l’hyperactivité motrice : les enfants s’agitent en permanence et ne cessent de parler, à l’école ils sont incapables de rester assis et sont souvent considérés comme perturbateurs, explique le Pr Manuel Bouvard (Centre de consultation TDAH, Bordeaux). En fait, il existe plusieurs formes où peuvent prédominer l’inattention ou l’impulsivité. » Dans le premier cas, l’enfant est « dans la lune » ou distrait par des stimulations extérieures, il paraît ne pas écouter ses parents ou ses camarades, ne termine pas ses devoirs ou ses jeux. Il ne se concentre pas, ne peut travailler seul et il faut toujours tout lui répéter. L’impulsivité, la brusquerie sont tout aussi difficiles à supporter par l’entourage : l’enfant a du mal à anticiper les conséquences de ses actes, est incapable d’attendre son tour dans les jeux, interrompt les adultes, peine à organiser son travail et son temps, ce qui le pénalise à l’école.
L’acronyme TDAH méconnu.
Malgré une prévalence estimée à 5 % chez l’enfant et l’adolescent et à 4 % chez l’adulte, le TDAH reste mal perçu par le grand public, comme le montre une récente enquête Opinion Way*. Si 9 Français sur 10 ont déjà entendu parler d’hyperactivité et près de 3 sur 10 déclarent connaître de près ou de loin un enfant atteint, seulement 7 % connaissent le terme TDAH et moins de 1 personne sur 2 sait que les adultes peuvent être touchés.
Les symptômes sont mal identifiés : seuls l’hyperactivité et les problèmes d’attention sont correctement identifiés, 3 personnes sur 10 mentionnent à tort l’anxiété et le stress, 5 % évoquent des crises d’épilepsie et l’impulsivité est assez peu citée. Les Français méconnaissent également le mode de prise en charge. En règle générale, plus de 9 personnes interrogées sur 10 se disent mal informées sur le TDAH.
Échecs scolaires.
Il n’est pas étonnant que le parcours de soins soit long et semé d’embûches. Même pour les médecins, poser le diagnostic n’est pas simple. Certains pensent aussi que « ça va passer » à l’âge de raison, alors que dans deux-tiers des cas il persiste à l’âge adulte.
Selon l’enquête française Quest, les premiers signes sont repérés en moyenne vers l’âge de 4,5 ans, principalement par les enseignants, mais l’âge moyen au moment du diagnostic est de presque 11 ans. Les conséquences de ce retard peuvent être dramatiques : 1 enfant TDAH sur 2 suivant un cursus scolaire standard est en échec ou a redoublé au moins une classe, d’où des relations familiales conflictuelles, une mauvaise estime de soi et souvent des conduites à risque. « En France, selon l’ANSM, le nombre d’enfants traités est plus faible que dans d’autres pays européens et en Amérique du Nord, explique le Pr Patrick Berquin (neuropédiatre responsable du centre de référence des troubles de l’apprentissage et du langage au CHU d’Amiens). Or un diagnostic et une prise en charge adaptée précoce permettent de limiter l’impact du TDAH sur la vie quotidienne de l’enfant et sur son avenir et de déculpabiliser les parents. »
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