Les traitements de la leucémie myéloïde chronique (LMC) ont connu de profonds changements. De l’arsenic au siècle dernier à la greffe de moelle osseuse jusque dans les années 1980, les innovations en cancérologie ont bouleversé la prise en charge des malades et radicalement abaissé la mortalité liée à la maladie.
La LMC se caractérise par une production excessive de globules blancs au sein de la moelle osseuse, dont une partie de ces globules blancs sont immatures. La maladie est causée par l’apparition d’un chromosome anormal, qui vient de la fusion d’un gène du chromosome 9 (dit ABL) et d’un gène du chromosome 22 (dit BCR), donnant le gène BCR-ABL à l’origine de la production anormale d’une enzyme, la tyrosine kinase, elle-même responsable de la production excessive de globules blancs.
La découverte d’inhibiteurs de la tyrosine kinase (ITK) a donc révolutionné la prise en charge de la pathologie. Néanmoins, leur effet bloquant, s’il empêche la croissance, la diffusion et le développement des cellules tumorales, ils ne tuent pas toutes les cellules-souches. Ce qui signifie qu’un patient en rémission sous ITK a de forte chance de développer à nouveau la maladie s’il cesse de prendre son traitement : seuls 10 % d’entre eux peuvent se passer des ITK après guérison.
Activité synergique
Des chercheurs de l’université de Glasgow (Écosse) viennent de publier dans la revue « Cancer Discovery » une découverte qui pourrait améliorer le confort de vie des 90 % de patients en rémission sous ITK à vie, et subissant pour certains des effets secondaires importants mettant à mal leur observance.
Les auteurs de l’étude affirment que leur nouvelle molécule, un inhibiteur de l’enzyme EZH2, présente une parfaite activité synergique avec les ITK. Donnés associés, les ITK éliminent la plupart des cellules-souches, tandis que l’inhibiteur de l’EZH2 tue les cellules-souches résistantes aux ITK. L’équipe de Glasgow annonce de prochains essais cliniques dans la LMC pour ce nouvel inhibiteur de l’EZH2. D’autres essais impliquent la molécule mais dans d’autres formes de cancer du sang, avec des premiers résultats prometteurs.
La LMC est une maladie peu fréquente avec 600 nouveaux cas par an en France. Elle comprend trois phases, la première à évolution lente pendant environ 4 ans (sans traitement), une phase d’accélération qui dure quelques mois avant la phase aiguë où la moelle osseuse est envahie de globules blancs anormaux qui l’empêchent de fonctionner correctement.
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