Diabète de type 2

Un traitement innovant, une fois par semaine

Publié le 28/01/2016
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Les agonistes du récepteur du GLP-1 bénéficient aujourd’hui d’un recul suffisant pour définir clairement leur place dans la stratégie du diabète de type 2. Pour apporter plus de confort lors de l’injection, le Laboratoire Lilly a développé une présentation sous forme d’un stylo prêt à l’emploi avec une aiguille préfixée et non visible.

Un des axes majeurs de la régulation glycémique est la voie des incrétines. En effet, le GLP-1 (glucagon-like-peptide-1) sécrété par les cellules L de l’intestin en réponse à la prise alimentaire, favorise la sécrétion d’insuline par les cellules bêta du pancréas et inhibe la sécrétion de glucagon au niveau des cellules alpha. Chez le diabétique, la sécrétion et l’activité du GLP-1 sont réduites et le GLP-1 natif ne peut pas être utilisé car il est rapidement dégradé par l’enzyme DPP-4 (dipeptidyl peptidase-4).

Deux options thérapeutiques sont actuellement disponibles pour prolonger l’effet GLP-1 : les inhibiteurs de la DPP-4 ou l’administration des agonistes du récepteur du GLP-1. Le dulaglutide (Trulicity) est le premier agoniste du récepteur du GLP-1 hebdomadaire, prêt à l’emploi. Il allonge la durée de vie du GLP-1 et lui confère une pharmacocinétique adaptée à une seule administration par semaine, avec une efficacité rapide en 48 heures. L’état d’équilibre est atteint dès la deuxième semaine de traitement. Aucun ajustement de la dose n’est requis en fonction du poids, de l’âge, du sexe, de la fonction rénale ou hépatique. Une réduction de la glycémie à jeun quasi maximale est observée deux semaines après le début du traitement. À son efficacité sur le contrôle glycémique, le médicament ajoute un impact favorable sur le poids, un atout chez les patients qui sont souvent en surcharge pondérale.

Un stylo prérempli sans manipulation d’aiguille

Trulicity a été étudié en monothérapie, en bithérapie et en trithérapie dans des essais cliniques de phase III ayant inclus plus de 5 000 patients. Ce programme a permis de définir sa place dans la stratégie de prise en charge du diabète de type 2, ainsi que l’importance de son service médical rendu en association avec d’autres hypoglycémiants, y compris l’insuline. « Chez les patients en échec de monothérapie par metformine, le dulaglutide a fait la preuve d’une supériorité par rapport à un inhibiteur de la DPP-4. Il a également démontré sa non-infériorité vis-à-vis du liraglutide à la dose de 1,8 mg/jour. Enfin, le dulaglutide assure une baisse plus importante de l’HbA1C que l’insuline basale, dont l’action est limitée par le risque d’hypoglycémie », rapporte le Pr Bruno Guerci (CHU Nancy). Les agonistes du récepteur du GLP-1 ont l’avantage de ne pas exposer les patients à ce risque et peuvent s’inscrire tôt dans la prise en charge.

Les effets indésirables les plus fréquents sont digestifs (nausées, diarrhées, vomissements). Ils sont généralement d’intensité légère à modéré et principalement observés au cours des deux premières semaines de traitement. Le médicament se présente sous forme d’un stylo auto-injecteur prérempli, à usage unique. « Il est simple à utiliser, il ne requiert ni sélection de dose ni mélange de produit, précise le Dr Valeria Pechtner, médecin Lilly Diabète. Il ne demande aucune manipulation de la part du patient, il lui suffit d’appuyer sur un bouton et l’injection est réalisée sans douleur et sans voir l’aiguille qui se rétracte une fois l’injection terminée. » Le faible volume injecté et la finesse de l’aiguille limitent les effets locaux.

Trulicity doit être administré chaque semaine, le même jour si possible. La dose recommandée est de 1,5 mg, elle peut être de 0,75 mg chez les populations potentiellement vulnérables. Une autosurveillance de la glycémie n’est pas nécessaire mais elle peut être envisagée pour ajuster la dose de l’hypoglycémiant associé.

D’après une conférence de presse de Lilly France.
Christine Nicolet

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3235