COUP sur coup en 48 heures deux études montrent l’aptitude des chiens à dépister des cancers. Lundi (le « Quotidien » du 31 janvier), des Français relataient comment un berger belge malinois a pu identifier des cancers de la prostate avec 90 % de succès. Aujourd’hui, c’est un retriever qui, au Japon, s’est montré au moins aussi performant sur le cancer colorectal. Ici, également, l’éducation du chien a pris plusieurs mois (depuis 2005), il était dressé à s’asseoir devant l’échantillon identifié grâce à son flair. Sa récompense : jouer avec une balle de tennis.
De juin 2008 à mai 2009 des patients et des témoins ont été enrôlés dans les hôpitaux de Fukuoka et d’Arita Kyoritsu. Des échantillons de l’air expiré et de selles liquides (aspiration au cours d’une coloscopie) ont été recueillis. Les épreuves de dépistage imposées à la chienne ont porté, en ce qui concerne l’air exhalé sur 33 patients et 132 témoins et pour les échantillons de selles sur 37 patients et 148 témoins. Elle devait identifier à chaque reprise le récipient pathologique sur 5 présentés.
Plus efficace sur les formes débutantes.
En ce qui concerne les échantillons d’air, le flair de la retriever a montré une sensibilité de 0,91 et une spécificité de 0,99, par rapport aux données de la coloscopie. Pour les selles diluées, les valeurs respectives sont de 0,97 et de 0,99. La détection a été même plus efficace sur les formes débutantes de cancer.
Hideto Sonoda et coll. ont vérifié que le dépistage n’était pas perturbé par le tabagisme, les affections bénignes ou inflammatoires coliques. Ils ont également remarqué que la capacité de jugement de la chienne n’était pas modifiée par les odeurs d’hémoglobine ou de transferrine. Comme tous les échantillons de selles, sauf un, ont été correctement identifiés, les auteurs évoquent la présence de composés organiques volatils (COV) probablement spécifiques de ce cancer… voire des cancers en général. En effet, l’équipe s’est procuré des prélèvements d’air exhalé et de selles liquides (réalisé au cours d’une coloscopie) de patients porteurs d’un cancer du sein, de l’estomac ou de la prostate. La chienne les a correctement identifiés.
Mais, à l’inverse, une hypothèse peut être tirée des échecs de l’animal. Sur 74 épreuves, une erreur était enregistrée sur les 38 dépistages dans les selles et 4 sur 36 dans l’air expiré. Comme la chienne a échoué sur les deux échantillons d’un même patient, il se peut que quelques cancers échappent au flair canin.
L’avenir de ce moyen de dépistage se fonde sur la détection des COV par analyse chimique et non par un animal.
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