Si des progrès majeurs ont été réalisés en diabétologie (recherche expérimentale, innovation technologique, intelligence artificielle), la prévention reste une mesure indispensable et prioritaire pour diminuer le risque de survenue du diabète de type 2 (DT2).
Avec un recul de 5 à 10 ans, la démonstration a été faite que la réduction de l'incidence de cette pathologie passe par la perte de poids. Dans ce contexte, l'impact de l'activité physique a fait l'objet de plusieurs études qui ont montré une diminution de la survenue du diabète de 30 % sous condition de faire de l'exercice physique à raison de 2 heures 30 par semaine (soit 30 minutes de marche quotidienne soutenue 5 fois par semaine). Des grands essais de prévention dans différents pays ont montré qu'il était possible de réduire considérablement l'incidence du DT2 en accompagnant les patients à haut risque, dans le cadre de programmes de changement de mode de vie incluant perte de poids, activité physique et maîtrise nutritionnelle. Pour généraliser ces résultats dans la vraie vie, le ministère de la Santé et l'assurance-maladie ont mis en place un programme expérimental de prévention primaire du DT2 : « Dites non au diabète ». Il est en cours dans trois régions de France chez des volontaires à risque sans atteindre le seuil du diabète.
Bien dormir et se faire vacciner
Autre constat : la possibilité de développer un DT2 est fonction du temps de sommeil et les couche-tard ont un moins bon contrôle glycémique. Plus précisément, le risque est augmenté de 20 à 30 % avec un sommeil insuffisant (6 heures) et de 50 % avec un sommeil trop long (9 heures) ou de mauvaise qualité. Le risque est minimal avec un sommeil de 7,7 heures par nuit. Une étude a également confirmé une augmentation de plus de 20 % du risque de diabète pour les postes de nuit. Il est d'autre part établi que la fréquence du syndrome d'apnées obstructives du sommeil (SAOS) est plus importante chez les diabétiques (30 %) et inversement le diabète est fréquent chez les personnes présentant un SAOS, la prévalence augmentant avec la sévérité du syndrome. Il est donc important d'attirer l'attention sur l'intérêt de bien dormir et sur les conséquences d'une privation de sommeil pour éviter l'apparition ou l'aggravation du diabète.
Un autre focus a été réalisé sur la gravité des infections chez le diabétique. Elles sont liées à la maladie elle-même, à l'âge, aux comorbidités et elles sont associées à un taux plus élevé d'hospitalisation et de mortalité. Or, pour certaines, leur survenue peut être minimisée grâce à un vaccin. La vaccination des patients diabétiques a donc fait l'objet d'une prise de position émanant d'un groupe de travail pluridisciplinaire auprès de 3 731 patients. Trois points essentiels les concernant ont été considérés : le risque infectieux accru, les taux de couverture vaccinale insuffisants et l'absence de recommandations spécifiques. Les risques infectieux de cinq pathologies ont été examinés : celui de la grippe, des infections à pneumocoques, du tétanos, du zona et de l''hépatite B. Pour chacune des cinq pathologies, le référentiel rédigé par la SFD établit les bénéfices cliniques et les preuves d'efficacité de la vaccination, y compris pour l'entourage et le personnel soignant.
D'après une conférence de presse de la Société francophone du diabète.
* Le congrès se tiendra à Bruxelles du 2 au 5 juin 2020.
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