Un peu de physiopathologie

Publié le 12/10/2017
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Le syndrome de l'intestin irritable (SII), ou colopathie fonctionnelle, correspond à un trouble fonctionnel intestinal. Le mécanisme n'est pas établi ; une hypersensibilité digestive est évoquée, au contact de certains aliments ou substances. Un facteur expliquant l'hypersensibilité pourrait être une anomalie du microbiote, ou dysbiose. Le stress ou l'anxiété sont également présentés comme des facteurs déclenchants ; les troubles associés au syndrome de l'intestin irritable pourraient être une expression du stress. L'intestin est d'ailleurs considéré comme le deuxième cerveau du fait de son organisation nerveuse très développée.

Le syndrome de l'intestin irritable se manifeste par des symptômes digestifs récurrents, sans cause définie. Il s'agit principalement de douleurs de type colique, des ballonnements, des troubles du transit de type diarrhée ou constipation, parfois associés à une dyspepsie. Ces manifestations peuvent survenir en alternance, et sont plus ou moins sévères. L'ensemble de ces troubles provoque un inconfort intestinal, sans gravité, mais avec un retentissement sur la qualité de vie.

Selon les critères actuels (critères de Rome III), un SII est évoqué lorsque les symptômes se manifestent au moins 3 jours par mois, pendant au moins 3 mois au cours des 6 derniers mois, et lorsqu'au moins deux des critères suivants sont identifiés :

Un soulagement des symptômes par défécation ;

Une modification de la fréquence des selles ;

Une alternance de phase de rémission et de phase d'exacerbation.

À l'examen clinique, l'abdomen est normal. Le diagnostic est généralement posé sur la base de l'entretien avec le patient, après avoir écarté d'autres pathologies dont le cancer colorectal ou la maladie cœliaque. Tous les signes de gravité, dont une rectorragie, une anémie ou une perte de poids subite, ou les facteurs de risque (antécédents familiaux de cancer, âge supérieur à 50 ans) imposent une exploration approfondie et des examens complémentaires dont la coloscopie.

Source : lequotidiendupharmacien.fr