Maladie chronique auto-immune qui affecte 2,5 millions de patients en France, le psoriasis a souvent des répercussions sociales et professionnelles importantes. « C’est une maladie que les gens ont tendance à cacher et il y a même de la gêne à la partager avec leur médecin », constate Sophie Fages, directrice médicale d’AbbVie France. Son laboratoire a développé un nouveau médicament, Skyrizi (risankizumab), un anticorps monoclonal humanisé qui inhibe l’interleukine 23.
Il s’administre par injection sous-cutanée à l’initiation, puis un mois plus tard et ensuite toutes les 12 semaines. Son efficacité a été démontrée dans quatre études cliniques : ultIMMA-1 et 2, IMMhance et IMMvent. Près de 2 000 patients souffrant de psoriasis modéré à sévère ont participé à ces essais. « Les études ultIMMA 1 et 2 étaient basées sur l’amélioration d’au moins 90 % de l’indice PASI (Psoriasis Area and Severity Index), c’est-à-dire qu’il s’agissait de réduire de 90 % les plaques du psoriasis », indique Sophie Fages. Les résultats ont montré que pour les patients randomisés dans le bras Skyrizi, 75 % ont atteint un PASI 90 au bout de 16 semaines, contre 2 à 5 % pour le placebo. « Cela montre que le traitement fonctionne très bien et très vite », souligne Sophie Fages.
Par ailleurs, le Static Physician’s Global Assessment (sPGA) atteignait 0 (blanchi) ou 1 (minime) chez 88 % des patients dans l’étude ultIMMA-1 et chez 84 % dans l’étude ultIMMA-2, c’est-à-dire qu’il n’y avait quasiment plus, voire plus du tout de lésions. De plus, 79,8 % des répondeurs PASI 100 et 88,4 % des répondeurs PASI 90 à la 16e semaine ont maintenu la réponse à 52 semaines.
Dans l’étude IMMvent, Skyrizi a été testé versus adalimumab. Les résultats ont montré que 72 % des patients ont atteint un PASI 90 au bout de 16 semaines contre 47 % avec adalimumab. À partir de la semaine 16, les patients traités par adalimumab ont été de nouveau randomisés et une partie des patients a reçu Skyrizi. 28 semaines après la nouvelle randomisation, environ 66 % des patients passés sous Skyrizi ont atteint un PASI 90, contre 21,4 % de ceux ayant poursuivi le traitement avec adalimumab.
Amélioration de la qualité de vie
« Nous avons également étudié la qualité de vie des patients et nous avons constaté une amélioration », indique Sophie Fages. Les études ont mesuré le score DLQI, qui varie de 0 à 30 et permet l’évaluation par les patients de l’effet sur leur qualité de vie liée à la santé. Plus le score est faible, plus la qualité de vie est améliorée. Au bout d’un an, 75 % des patients de l’étude ultIMMA-1 et 71 % des patients de l’étude ultIMMA-2 ont atteint un score DLQI entre 0 et 1, contre 44 à 47 % dans le bras contrôle.
« L’impact psychologique de cette maladie est majeur et les études montrent que le contrôle de la maladie a un impact important sur la qualité de vie des patients », souligne Sophie Fages. Par ailleurs, « la tolérance est globalement très bonne », affirme-t-elle.
Les évènements indésirables les plus fréquemment rapportés sont essentiellement des infections des voies respiratoires supérieures, survenues chez 13 % des patients. D’autres effets secondaires fréquents sont des céphalées, prurit, fatigue, dermatophytoses et réactions au site d’injection. La folliculite est un effet secondaire peu fréquent. En revanche, Skyrizi est contre-indiqué pour les patients souffrant d’hypersensibilité au principe actif ou à l’un des excipients et en cas d’infections actives cliniquement importantes, comme une tuberculose active.
À ce jour, Skyrizi n’est pas disponible, non remboursé, ni agréé aux collectivités en France. « Nous espérons obtenir le remboursement courant 2020 », prévoit Sophie Fages. D’autres études sont en cours sur ce médicament, dans la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique, la dermatite atopique et la maladie de Verneuil.
D’après une conférence de presse des Laboratoires AbbVie.
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