Galénique

Un bijou de contraception

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Publié le 23/04/2019
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Si elle ne mérite pas la « Pilule d'or » de « Prescrire » - même si elle y ressemble -, cette innovation thérapeutique mérite au moins notre intérêt. 

Des chercheurs du Georgia Institute of Technology ont mis au point une technique qui permettrait d’administrer des hormones contraceptives grâce à des supports placés au dos de bijoux, comme des boucles d’oreilles, des montres ou des bagues. Leurs travaux ont été récemment publiés dans le « Journal of controlled release ». Le secret de cette insolite méthode de contraception tient dans l'usage de la galénique du timbre transdermique. Ces accessoires de bijouterie « deux en un » sont ainsi dotés de patchs chargés d'hormones (lévonorgestrel) qui devront être placés sur la zone des bijoux qui entrent directement en contact avec de la peau de l’utilisatrice. La difficulté résidait surtout dans la réduction de taille du dispositif transdermique, galénique déjà utilisée pour la contraception mais sur des surfaces plus grandes, ont expliqué les chercheurs.

« Parce que porter des bijoux peut déjà faire partie du quotidien d’une femme, cette technique peut faciliter l’utilisation des médicaments. De plus cette technique pourrait permettre à certaines femmes de prévenir plus efficacement les grossesses non désirées », a déclaré Mark Prausnitz, auteur de cette étude. Pour l'heure, les chercheurs du Georgia Institute of Technology n'ont travaillé que sur des modèles animaux. En déposant des patchs sur les oreilles de porcs, ou sur la peau de rats durant 16 heures, puis avec une pause de 8 heures (afin d’imiter une femme qui enlèverait ses bijoux avant de se coucher), les scientifiques ont observé que ce mode de contraception serait tout de même fiable et efficace bien que le niveau d'hormone diminue une fois le patch retiré. La méthode n'a pas encore été testée sur l'homme, mais si elle confirme son efficacité, cette autre façon de « dorer la pilule » élargira de manière élégante l'arsenal contraceptif.

Didier Doukhan

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3514