« LES PROFESSIONNELS de santé montrent de l’intérêt pour le patient, pour le guider, faciliter son expression, car il va gérer des désirs contradictoires : il est d’accord pour prendre son traitement, mais il ne le fait pas », souligne le Pr André Grimaldi, chef de service endocrinologie à la Pitié Salpêtrière à Paris. « C’est tout l’enjeu de la connaissance de la maladie par le patient lui-même », confirme le Pr Gérard Réach, chef de service d’endocrinologie à l’hôpital Avicenne de Paris. Donner de l’intérêt à la réaction du malade, justement, c’est l’objectif de l’association française des diabétiques (AFD), présidée par Gérard Raymond, qui veut créer un véritable élan solidaire de patient à patient. Informer en lançant des campagnes de sensibilisation, accompagner en renforçant l’éducation thérapeutique, devenir un patient expert en suivant des formations : telles sont les priorités de l’association dans le cadre de son programme associatif. « Nous délivrons des labels patients experts AFD », relève Gérard Raymond. Cent vingt ont d’ores et déjà été formés et 750 groupes de rencontres ont été réalisés.
Laurence de Guilhem s’efforce, en tant que pharmacien, d’accompagner ces malades en tirant les fruits de son DU d’éducation thérapeutique : « Je les écoute au comptoir en leur posant des questions ouvertes – quand prenez-vous votre traitement ? – et je valide. Certains diabétiques de type II viennent d’être détectés, et le pharmacien est souvent le premier professionnel de santé qu’ils rencontrent. D’où l’importance de notre démarche pour voir où ils en sont par rapport à leur vision de la maladie. » L’officinale met également l’accent sur la coopération avec d’autres professions de santé - médecins généralistes, podologues, infirmières… - et sur la nécessité d’être sûr de son discours et d’harmoniser les messages. « Il est rare d’échanger avec les pharmaciens, regrette Nancy Eguren, podologue, mais tout l’intérêt est bien la prévention des risques. À l’officine, ces derniers peuvent être détectés lors de l’achat d’instruments de pédicurie, par exemple. Il s’agit d’être très prudent sur la délivrance car un mauvais usage peut dégénérer en plaie. » Laver la plaie, la rincer et prévoir un antiseptique large avant de la protéger peuvent constituer des conseils éclairés, comme recommander de ne pas appuyer dessus et d’utiliser des chaussures thérapeutiques. Tout en rassurant le patient, le pharmacien pourra l’orienter vers le prescripteur s’il n’y a pas d’évolution favorable de ces plaies suffisamment rapidement.
En conclusion, le Dr François Lacoin, président de l’institut de recherche en médecine générale (IRMG), rappelle l’importance de travailler en amont sur la mise en place d’actions de formation multidisciplinaires.
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