L’INITIATIVE vient donc de députés directement concernés par cette plante envahissante qui s’est développée dans le département du Rhône à partir des années 1960 pour gagner l’Isère, la Drôme, puis largement déborder de la région Rhône-Alpes, faute d’une politique d’éradication digne de ce nom. Tous trois rangés sous la bannière UMP, Jacques Remiller, député-maire de Vienne (Isère), Alain Moyne Bressand, député de l’Isère, et Jean-Marc Roubaud, député maire de Villeneuve-lès-Avignon (Gard) et pharmacien, annoncent la création d’un comité parlementaire de suivi du risque ambroisie. Dans un texte intitulé « Ambroisie : il est urgent d’agir », ils appellent l’ensemble des députés français à rallier leur cause.
« Les spécialistes s’accordent à dire que la plante a désormais envahi une zone allant de Bordeaux à Bucarest », écrivent-ils.
Depuis sa création à Lyon en 1982, l’Association française d’étude des ambroisies (AFEDA) n’a eu de cesse d’interpeller les élus et les autorités sanitaires pour qu’une éradication de cette plante soit engagée. Aussi, sa présidente s’est-elle quelque peu émue de lire : « Il est urgent d’agir », sous la plume des trois élus. Par cette formule, Jacques Remiller – en tête des « députés poils à gratter de la majorité », selon le classement du journal « l’Expansion » – a voulu « administrer une violente piqûre de rappel aux députés qui, aujourd’hui, ne se sentent pas concernés, mais pourraient bien l’être demain », explique son attaché parlementaire, Hubert Denolly.
Nouvelle surveillance par fluxage ?
Cet appel, lancé en partenariat avec le Centre technique interprofessionnel des oléagineux métropolitains (CETIOM), est une seconde source d’étonnement pour la présidente de l’AFEDA, qui explique : « Nous nous battons depuis plus de quinze ans avec cet organisme, qui a toujours contesté le fait que certaines mesures de la politique agricole commune (PAC) contribuaient à la diffusion de l’ambroisie, comme l’a démontré une étude scientifique menée par l’AFEDA en 1994. »
La lutte contre l’ambroisie est tout de même inscrite dans le plan national Santé Environnement 2 (PNSE2) au titre de la prévention des allergies, lesquelles affectent entre 6 à 12 % de la population dans les zones les plus envahies. Cependant, « on nous demande de nous engager sur des actions pour lesquelles aucun financement ne semblerait suivre », observe le Dr Déchamp. Parmi les objectifs du PNSE2, à atteindre pour 2013, figure une cartographie nationale permettant d’assurer une meilleure surveillance de la progression de l’ambroisie. Or, depuis septembre dernier, l’AFEDA s’est lancée dans un nouveau projet permettant d’évaluer l’efficacité des actions de lutte contre l’ambroisie engagée par les communes touchées. Cette méthode, dite de fluxage au sol, qui consiste à comptabiliser les pollens à la surface du sol avant et après chaque saison, est expérimentée à Saint-Priest (Rhône).
Gageons que, face à l’urgence d’agir, le tout nouveau comité parlementaire sera vivement intéressé par l’idée d’expérimenter cette méthode à grande échelle.
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Françoise Amouroux
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