C’est incontestablement le médicament star des armoires à pharmacie françaises.
À la fois en termes d’utilisation et de notoriété, le paracétamol se place en tête du palmarès pharmaceutique national. Pour autant, si plus de 90 % des Français disent en avoir pris dans l’année, leurs connaissances sur le bon usage de ce médicament semblent bien insuffisantes. Telles sont les conclusions de l’enquête récemment menée par OpinionWay pour l’OFMA et l’Institut ANALGESIA*. Celle-ci révèle ainsi que seulement 52 % de nos concitoyens savent qu’il ne faut pas dépasser 3 grammes par jour en automédication. Ils sont même 17 % à penser pouvoir dépasser la dose journalière de 4 grammes. Pire encore, 7 % des Français considèrent qu’il n’y a pas de dose maximale tant que la douleur persiste… Voilà qui fait frémir lorsqu’on se rappelle la redoutable toxicité hépatique de l’antalgique à haute dose. Une toxicité qu’une bonne part de vos clients ignore. Selon l’enquête OpinionWay, ils sont seulement 54 % à déclarer connaître le risque de toxicité pour le foie du paracétamol en cas de surdosage.
Un risque majoré par les associations
Facteur aggravant le risque d’intoxication, les Français ignorent souvent que le paracétamol se cache dans bien d’autres spécialités que les trois stars des rayons officinaux que sont le Doliprane, l’Efferalgan et le Dafalgan. Ils sont ainsi plus de 50 % à méconnaître la présence de paracétamol dans certains médicaments contre le rhume, comme le Fervex ou l’Actifed, et même 80 % à l’ignorer au cœur des formules de nombreux autres antalgiques, tel Ixprim, Lamaline, Claradol, Prontalgine, Izalgi, Klipal, Dolko ou encore Zaldiar. En cas d’association de deux médicaments contenant du paracétamol, le risque de surdose non intentionnelle est alors bien réel.
Enfin, alors que 10 % des Français estiment qu’un surdosage en paracétamol n’a aucune conséquence sur le foie, ils sont seulement 18 % à déclarer disposer de cette information grâce à leur pharmacien… Voilà qui ménage une bonne marge de progression à la profession pour améliorer encore sa mission d’éducation thérapeutique sur le sujet.
* Étude réalisée en ligne du 18 décembre 2020 au 4 janvier 2021 auprès d’un échantillon de 3 026 Français âgés de 18 ans et plus, représentatifs en termes de sexe, d’âge, de CSP et de région.
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