LE POUX serait-il en passe de devenir un de nos animaux familiers ? On pourrait le croire tant sa propension à infester les têtes blondes - et brunes - des plus jeunes est persistante. Autrefois restreinte à quelques situations (collectivités) et périodes annuelles bien définies, la présence du parasite semble aujourd’hui se manifester sans distinction de lieu ni de temps. Et on peut désormais lire la fatale affichette avertissant de son retour, tout au long de l’année aux portes des classes et des écoles. Conséquence directe, le marché des antiparasitaires capillaires vendus en pharmacie se porte bien. Favorisé par sa connotation médicale - certains traitements bénéficiant d’une AMM ou d’un statut de dispositif médical - il témoigne de progressions confortables, proches des 10 % en valeur comme en volume. Les raisons d’un tel dynamisme ? L’attitude plus décomplexée de la clientèle face à un sujet qui se banalise, encourageant ainsi à l’achat de produits ? Peut être. La recherche incessante de traitements efficaces ? Sûrement. Car la résistance développée par les poux face aux formules neurotoxiques - et l’action limitée de ces principes actifs sur les lentes - a eu raison de bon nombre d’adeptes des insecticides chimiques à base de malathion, perméthrine, et autre phénothrine…
L’alternative des agents physiques.
Conscients du problème, les laboratoires ont rapidement recherché d’autres voies de traitement visant à endiguer l’infestation. C’est à un mode d’action mécanique que nombre d’entre eux se sont arrêtés : les composants (silicone, acide gras de coco, huile de paraffine, de vaseline…) agissent physiquement contre les poux et les lentes en obstruant les organes respiratoires et excrétoires. Ces formules concentreraient aujourd’hui près de 85 % de l’offre laissant aux insecticides chimiques une faible marge de manœuvre. Aussi modeste soit-elle, celle-ci a pourtant le mérite de subsister, permettant aux pharmaciens de disposer d’une alternative dans les antiparasitaires qu’ils proposent, d’autant plus qu’ils sont généralement composés de produits avec AMM : Para Plus chez Oméga Pharma, Pyreflor shampooing chez Semes Marque verte (secondé d’un spray répulsif, spray environnement, baume décolle lentes et peigne), Parasidose shampooing chez Gilbert et, non des moindres, Prioderm chez Meda Pharma. Le laboratoire a ainsi choisi de présenter une gamme complète, constituée d’un traitement à base de diméthicone, actif phare des formules mécaniques, mais aussi d’un médicament composé de malathion. L’idée est ici de pouvoir répondre à tous les cas de figure qui peuvent se présenter au comptoir : pour prévenir et combattre l’infestation, on proposera le shampooing EcoPrioderm (action en 10 minutes) secondé du traitement de référence EcoPrioderm lotion, vendu avec un peigne antipoux (action en 15 minutes). En cas d’infestation récidivante, on aura recours au principe actif chimique à l’œuvre dans la lotion et le spay Prioderm.
Questions de temps.
Beaucoup plus concurrencé, le segment des traitements dits mécaniques ne cesse d’explorer de nouvelles voies afin de faciliter l’utilisation de ses formules. Tout est donc tenté pour accompagner le plus efficacement et le plus rapidement possible les parents confrontés à cet épisode fâcheux. Certains misent sur une durée du traitement considérablement écourtée : la lotion Altopou d’Arkopharma annonce une efficacité d’action en quinze minutes, une fois appliquée à l’aide d’un peigne antipoux. Elle s’accompagne d’un shampooing complémentaire composé d’huiles essentielles (lavande, géranium, romarin) aux propriétés antiseptiques et antiparasitaires, d’une lotion répulsive à vaporiser sur la chevelure et la nuque afin d’éviter une infestation du cuir chevelu et d’une solution désinfectante pour traiter l’environnement (articles de toilette, vêtements, literie, sièges de voiture, meubles capitonnés…).
Le nouveau shampooing traitant Paranix (Oméga Pharma) annonce pour sa part une efficacité en 10 minutes. Muni d’un embout destiné à faciliter l’application du produit à la racine, il est vendu avec un peigne antipoux et secondé par un spray traitant - dont la reformulation sans insecticide, alcool ni paraben surfe sur la vague montante du « tout naturel » - ainsi qu’un spray répulsif et un spray pour le traitement de l’environnement.
Chez Merck Médication Familiale, c’est une action en 15 minutes qui est revendiquée par le shampooing Apaisyl Poux (assorti d’un peigne) que vient seconder le spray répulsif Apaisyl Poux Prévention. Chez Item Dermatologie, le gel crème K.O.poux (secondé d’un peigne et d’un baume décolleur à effet répulsif) préconise un temps de pause de 30 minutes, durée portée à une heure pour la lotion Itax de Ducray qui s’accompagne d’un shampooing relais.
Appliqué sur cheveux secs, il est conseillé de laisser agir Sinlice (Sinclair) pendant deux heures, puis de laver avec le shampooing habituel. Le traitement sera répété au bout d’une semaine.
Cette tendance à la rapidité dans les traitements n’évite en effet pas à l’utilisateur de devoir renouveler l’opération au moins une fois, en général une semaine après la première application du produit. Une contrainte à laquelle Pouxit XF (extra fort) de Cooper entend se soustraire. La lotion, en effet, se présente comme capable d’éliminer poux et lentes en une seule application d’une durée de 15 minutes. La formule est proposée dès la rentrée sous forme de spray afin d’en faciliter l’usage, aux longues chevelures particulièrement, tout en rendant l’auto-application du produit possible. Autres fabricants à présenter un traitement en une seule application, les laboratoires Gilbert référencent le soin traitant Parasidose (avec peigne) qui s’inscrit dans une gamme complète (lotion répulsive, baume décolleur de lentes, spray environnement). Le laboratoire Terra Santé défend également l’idée d’une application unique pour sa lotion Duo LP-Pro. Cependant, il revendique un temps de pause du produit de 8 heures en expliquant qu’un pou est capable de survivre au moins 4 heures en apnée et que, de ce fait, les formules qui prétendent agir plus rapidement procèdent en fait pas intoxication et non par étouffement. La lotion Duo LP-Pro, agrémentée d’un applicateur et d’un peigne, est secondée par le shampooing bio du même nom ainsi qu’un spray environnement.
Plus de vert.
Nombre de références - shampooings complémentaires, baumes démêlants, sprays environnement - viennent encadrer les formules traitantes du rayon des antiparasitaires. Parmi elles, les formules répulsives destinées à prévenir l’infestation du cuir chevelu se distinguent par leur progression dans les ventes. Une hausse à deux chiffres que certains expliquent par la prise de conscience chez le public de l’importance que revêt la prévention dans la lutte contre les poux. Pas assez développé jusqu’ici, l’emploi du répulsif serait indispensable à l’efficacité du traitement. En outre, ce segment serait investi de façon croissante par les compositions d’origine naturelle.
La gamme Puressentiel du laboratoire éponyme abrite ainsi un spray répulsif et un spray traitant antipoux aux compositions 100 % naturelles : combinaison d’huiles essentielles, eau florale de lavande et vinaigre de pommes pour le premier, association d’huiles végétales et d’huiles essentielles pour le second qui revendique une efficacité en 10 minutes. Chez Phytosun’Aroms (Oméga Pharma) on signale l’intérêt de deux huiles essentielles à effet répulsif (pélargonium graveolens, lavandula officinalis) et Pranarôm référence une ligne capillaire aux huiles essentielles composée d’un shampooing, d’une lotion et d’un peigne.
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Françoise Amouroux
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