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Taltz

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Publié le 02/03/2017
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L’ixékizumab, anticorps monoclonal inhibiteur de l’interleukine-17 A, offre une nouvelle alternative dans le traitement du psoriasis cutané.
taltz

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Crédit photo : Arden Software

 

 

 

 

La classe pharmacologique

L’ixékizumab est un anticorps monoclonal inhibiteur de l’interleukine-17 A (une cytokine pro-inflammatoire), surexprimée au cours du psoriasis. C’est le second produit de cette classe (après le sécukinumab) à être mis sur le marché.

Les principales caractéristiques du produit

Taltz est une solution injectable par voie sous-cutanée commercialisée sous deux présentations : un stylo prérempli et une seringue préremplie, renfermant chacune 80 mg de produit. L’auto-administration est possible après formation du patient.

Ce médicament est indiqué dans le psoriasis modéré à sévère relevant d’un traitement systémique. Taltz est crédité par la Haute Autorité de Santé (HAS) d’un SMR (Service Médical Rendu) important pour les patients en échec (ou en cas de contre-indication ou d’intolérance) d’au moins deux traitements systémiques non biologiques ou incluant la photothérapie. Près de 4 patients sur 5 atteignent un score PASI 75 (nette amélioration) et cela rapidement, dès le premier mois.

Les essais cliniques réalisés en vue de l’AMM ont montré une efficacité supérieure à celle de l’étanercept (anti-TNF alpha) et de l’ustékinumab (anticorps dirigé contre les interleukines IL12 et IL23). En outre, une étude de « comparaison indirecte » suggère une supériorité de l’ixékizumab vis-à-vis de l’infliximab (anti-TNF alpha), de l’adalimumab (anti-TNF alpha) et du sécukinumab (anti-IL17).

Taltz ne doit pas être utilisé en cas d’infection évolutive grave.

Le schéma posologique recommandé est de 2 injections (160 mg), le premier jour, suivies d’une injection (80 mg) toutes les 2 semaines (soit 1 semaine sur 2) pendant 12 semaines (3 mois) et, enfin, d’une injection toutes les 4 semaines (injection mensuelle).

Le produit dans sa classe thérapeutique

Les autres produits administrés par voie générale sont représentés par le méthotrexate, la ciclosporine (Néoral et Sandimmun), l’acitrétine (Soriatane), l’aprélimast (Otezla, 1er immunomodulateur inhibiteur des phosphodiestérases de type 4 actif par voie orale) et les biothérapies (infliximab-Rémicade, étanercept-Enbrel, adalimumab-Humira, ustékinumab-Stélara, sécukinumab-Cosentyx).

Le confort du patient

Les effets indésirables les plus fréquents (communs à ce type de traitement) sont représentés par un risque d’augmentation des infections. Notons que les anti-IL 17 semblent se distinguer par une légère majoration des infections candidosiques non sévères, orales ou œsophagiennes.

Il convient aussi de souligner que les anti-IL17 exposent à un risque d’aggravation des maladies inflammatoires digestives (dont la maladie de Crohn). La question d’une possible augmentation de l’incidence de certains cancers est posée.

Enfin, la prudence doit être de mise chez les patients présentant des facteurs de risque cardiovasculaire non contrôlés.

 

Par Didier Rodde, pharmacologue

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3330