L’AMERICAN ASSOCIATION for Cancer Research consacre un ensemble d’articles sur les effets du tabac dans le journal « Epidemiology, Biomarkers & Prévention » (3 décembre 2009). On y apprend que :
Les enfants exposés au tabagisme de leurs parents ont un risque accru de cancer pulmonaire à l’âge adulte, même s’ils n’ont jamais fumé. Tel est le résultat d’une étude sur 2 cohortes (624 cas et 348 témoins d’un côté et 172 cas et 461 témoins de l’autre, avec en plus l’étude d’un gène). Outre l’association significative, Curtis C. Harris et coll. trouvent que l’activité du gène MBL2, associé au risque de maladie pulmonaire, confère un risque encore plus élevé chez ceux qui ont été exposés au tabagisme passif.
Une exposition au tabac des autres pendant une longue durée et/ou en grande quantité pendant la vie adulte accroît le risque de cancer du sein chez les femmes qui n’ont jamais fumé. Ce travail de Peggy Reynolds et coll. (Berkeley) a été mené dans la cohorte de 57 000 femmes de l’étude California Teachers Study, avec un questionnaire à l’inclusion et un suivi pendant dix ans chez des femmes souffrant de cancer du sein et n’ayant jamais fumé, mais ayant une histoire d’exposition au tabagisme passif après l’âge de 20 ans.
Une étude renforce la notion d’une association du tabagisme actif pendant une longue durée avec le risque de cancer colo-rectal, y compris après des ajustements pour les autres facteurs de risque. Michael Thun et coll. ont testé cette association en corrigeant pour 13 facteurs généralement associés chez une cohorte de 185 000 participants âgés de 50 à 74 ans. On s’aperçoit que ceux qui ont fumé 40 cigarettes par jour ou plus, ou bien qui n’ont pas arrêté avant l’âge de 40 ans, ont un risque accru de 30 % à 50 % de développer un cancer colique ou rectal au cours du suivi.
Les survivants d’un cancer de la tête et du cou qui fument et consomment de l’alcool accroissent leur risque de décès. « Notre étude montre que 21 % des personnes traitées d’un cancer de la tête et du cou continuent de fumer en dépit de nos recommandations », indique Susan Mayne (Yale School). L’étude chez 264 survivants de cancers pris à un stade précoce montre une multiplication par deux du risque de décès au cours du suivi pour le tabagisme et par trois pour la consommation d’alcool.
Prise immédiatement au lever, la première cigarette est associée à une cotininémie (métabolite de la nicotine) élevée que si elle est prise plus tard, quelle que soit la consommation totale. Joshua Muscat et coll. (Penn State College of Medicine) ont montré que chez les 252 fumeurs étudiés, le taux de cotinine peut être multiplié par un facteur 74 (16 ng/ml à 1 180 ng/ml) selon le moment où ils fument leur première cigarette.
Les cigarettes chinoises contenant de l’herbe ajoutée au tabac ne sont pas plus saines que les cigarettes normales. C’est la conclusion qui découle d’une étude (Stanton Glantz et coll., San Francisco) après analyse des métabolites de la nicotine dans les urines de 278 personnes. Ce type de cigarettes devient de plus en plus populaire.
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