L’infection par le ZIKV était tenue comme bénigne et spontanément résolutive en quelques jours jusqu’à l’épidémie de Polynésie française où elle a été associée à la survenue de 42 cas de syndrome de Guillain-Barré (SGB), dont 9 ont requis une assistance respiratoire. Il n’y a pas eu de décès. Depuis, en Amérique du Sud notamment, l'infection par le ZIKV est de proche en proche associée au développement d'un SGB : ce dernier pourrait être favorisé par une co-infection avec le CHIKV ou avec le DENV.
Traitement
Il n'existe aucun traitement contre les symptômes de type grippal causés par le ZIKV. La prise en charge des patients repose simplement sur la prescription d'un antalgique antipyrétique tel que le paracétamol ou sur celle d'un anti-histaminique en cas de rash prurigineux. Il faut éviter l'administration d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et celle d'acide acétylsalicylique compte tenu du risque de syndrome hémorragique associé à la plupart des arboviroses.
Toutefois, des chercheurs ciblent actuellement sur le récepteur cellulaire permettant l’entrée du virus dans les cellules gliales la protéine AXL, en l'inhibant soit par administration d'anticorps spécifiques, soit par recours à de petits ARN silencing - qui « éteignent » les gènes cibles et permettent de ce fait l’extinction de ce récepteur, bloquant ainsi l’infection de la cellule et diminuant largement le taux de cellules infectées. Une autre protéine, appelée Gas6, est également impliquée dans l’infection du système nerveux par le ZIKV et constitue une autre cible. Ces travaux ouvrent des pistes pour l’élaboration d’un traitement spécifique de la fièvre Zika.
Prophylaxie environnementale
En l'absence de traitement, les mesures prophylactiques usuelles permettant de se protéger des infections transmises par des moustiques doivent être mises en œuvre : il est ainsi recommandé d'utiliser des moustiquaires, des répulsifs agréés et d'assécher les sites de ponte des moustiques dans les pays touchés par l'épidémie. Ces mesures prophylactiques individuelles ou collectives ont été détaillées dans l'alerte épidémiologique sur l'infection à ZIKV publiée en mai 2015 par l'Organisation panaméricaine de la Santé, l'un des bras de l'OMS (www.paho.org/hq/).
Lors d’une épidémie par le ZIKV, il est recommandé aux femmes d'éviter toute grossesse et de n’avoir que des rapports sexuels protégés. En septembre 2016, l'OMS a renforcé ces recommandations : toute personne provenant d'une région infectée doit avoir des rapports protégés au moins six mois après son retour dans le pays, qu'elle présente ou non les symptômes de la fièvre Zika.
S’agissant des territoires français d’Amérique, de nouvelles recommandations sanitaires ont été diffusées en février dernier par le Haut Conseil de la Santé Publique. Les autorités sanitaires de Guadeloupe, Guyane et Martinique ont déclaré la fin de la phase d’épidémie de Zika en octobre-novembre 2016, celles de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin en février 2017. Compte tenu de la circulation estimée du virus en Guyane, Martinique et Guadeloupe, le risque d’embryofœtopathies est évalué comme inférieur ou comparable à celui occasionné par la circulation du cytomégalovirus (CMV). Le manque de données ne permet pas d’évaluer le niveau de risque à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy. Ces recommandations, prenant en compte cette situation, s’adressent aux couples ayant un projet d’enfant et aux femmes enceintes, selon qu’ils vivent actuellement en Martinique, en Guadeloupe ou en Guyane, qu’ils projettent un voyage dans ces zones, ou encore dans un pays où la transmission du virus Zika est sporadique.
Prophylaxie vaccinale
Quelque 40 candidats vaccins sont à l’étude mais bien que certains d’entre eux soient désormais au stade des essais cliniques, une formulation jugée suffisamment sûre pour être utilisée chez la femme en âge de procréer ne sera sans doute pas agréée avant 2020.
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