Statines en prévention primaire du cholestérol : la moitié des patients non répondeurs

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Publié le 17/04/2019

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Crédit photo : Phanie

Utilisées en prévention primaire pour baisser le taux de cholestérol LDL, les statines n'atteignent pas le niveau visé, à savoir une réduction de 40 %, après deux ans d'administration chez plus de la moitié des patients.

C'est une étude de cohorte prospective qui pointe ce résultat mitigé. Publiée dans la revue « Heart », elle s'est penchée sur les patients britanniques mis sous statines entre 1990 et 2006, sans antécédent d'accident cardiovasculaire avant l'initiation du traitement. Les recommandations nationales britanniques visent, grâce aux statines, une réduction de 40 % du taux de cholestérol LDL dans les 24 mois. Mais selon les chercheurs, sur les 165 411 patients recrutés dans l'étude, 84 609 (51,2 %) ont présenté une réduction plus modeste de leur taux LDL. En outre, parmi ces patients, 12 142 accidents cardiovasculaires sont survenus, contre 10 656 chez les bons répondeurs. L'étude souligne un surrisque cardiovasculaire de 22 % chez les patients ne présentant pas une réponse optimale sous statine, alors que les patients présentant une réduction de 40 % ou plus de leur taux LDL voyaient leur risque réduit de 13 %. Les auteurs plaident donc pour une médecine plus personnalisée afin de prendre en compte les variations individuelles. Ces résultats doivent être mis en regard avec ceux de l'étude internationale HOPE-3 (lire notre article « abonné »).

Les chercheurs n'expliquent pas pourquoi certains patients répondent bien au traitement et d'autres pas. Ils précisent cependant que l'incapacité à suivre le traitement et les variations génétiques peuvent avoir leur part de responsabilité chez les non-répondeurs. Dans un éditorial, la revue « Heart » s'alarme de ces résultats insuffisants tout en insistant sur l'importance des statines dans la réduction du risque cardiaque et d'accident vasculaire cérébral chez les patients à risque. Elle conclut : « la propagande anti-statines basée sur la pseudoscience devrait être fortement désavouée ».