La bactérie Staphylococcus epidermis est naturellement présente sur une peau en bonne santé. Dans leur étude, Benjamin Howden et Timothy Stinear, de l’université de Melbourne, en Australie, montrent toutefois que ce staphylocoque « a évolué pour devenir un formidable pathogène responsable d’infections nosocomiales ». Trois lignées multirésistantes ont ainsi émergé au cours des dernières décennies et se sont répandues dans près d’une centaine d’hôpitaux de 24 pays, y compris en Europe.
« Nous avons commencé par des échantillons en Australie, puis avec d’autres prélèvements, nous avons obtenu un aperçu global et constaté que la bactérie est présente dans de nombreux pays et de nombreuses institutions à travers le monde », a dit à l’AFP le Pr Howden. Ces lignées sont devenues résistantes à la rifampicine, via l’acquisition de mutations du gène rpoB. Une analyse d’isolats provenant de 96 hôpitaux montre que les 2 mutations D471E et I527M sont les plus communes (86,6 % des mutations).
Une mutation, deux résistances
Ces mutations réduisent également la susceptibilité de la bactérie aux antibiotiques de dernière ligne de la classe des glycopeptides : vancomycine et teicoplanine. Une découverte qui surprend les auteurs : ces deux antibiotiques « n’étant pas liés, on ne s’attend pas à ce qu’une mutation cause l’échec des deux à la fois, notent-ils. Il est possible que les pratiques hospitalières, telles que l’utilisation des antibiotiques en monothérapie aient conduit à cette évolution ». La bactérie « peut être mortelle, mais c’est généralement chez des patients qui sont déjà très malades à l’hôpital… Cela peut être assez difficile à éradiquer et les infections peuvent être graves », ajoute le Pr Howden.
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