D’APRÈS l’étude FLAHS 2012, réalisée par Kantar Health, à la demande du Comité français de lutte contre l’hypertension artérielle (CFLHTA), l’observance du traitement n’est « optimale » que pour 54 % des hypertendus, alors qu’elle l’est pour 56 % des patients traités pour un cholestérol trop élevé, et pour 47 % des diabétiques. Parmi les raisons évoquées, figurent le nombre important de médicaments à prendre (23 %), la prise avec retard par rapport à l’heure habituelle (22 %) ou la mémoire qui fait défaut (7 %).
L’hypertension artérielle est une maladie silencieuse qui, si elle est négligée, peut entraîner des attaques cérébrales, des infarctus, des insuffisances cardiaques ou des démences. Elle touche autant les hommes que les femmes et sa prévalence augmente avec l’âge, touchant près de 60 % des personnes de 75 ans et plus. Elle pourrait, selon le CFLHTA, concerner jusqu’à 15 millions de personnes au total en France, dont 4 millions ne seraient pas diagnostiquées.
Selon le dernier baromètre FLAHS, 30 % des personnes interrogées de plus de 35 ans suivent actuellement un traitement contre l’hypertension, soit 11,4 millions de personnes au total, contre 8,2 millions il y a dix ans.
Un nombre croissant d’hypertendus traités possède un appareil d’automesure à domicile (41 % contre 36 % en 2010), mais son utilisation reste très aléatoire : la moitié des patients traités l’utilisent « une fois de temps en temps », tandis que 2 % seulement réalisent une mesure « convenable » avant une visite médicale, selon « la règle des trois » : 3 mesures avant le petit-déjeuner, 3 mesures le soir avant le coucher et 3 soirs de suite.
Dans un commentaire accompagnant l’étude, le CFLHTA redoute que certains patients ne soient « tentés ou contraints » de renoncer aux soins après le retrait de l’hypertension sévère de la liste des maladies longue durée (ALD) remboursées à 100 % par l’assurance-maladie. « Cette mesure, c’est mépriser l’hypertension et sa prévention depuis vingt ans », estime le Pr Jean-Jacques Mourad, ancien président du Comité, alors que 70 000 nouveaux hypertendus sont diagnostiqués chaque année. Contrairement aux anciens malades, ces derniers ne bénéficieront plus de la prise en charge à 100 % des traitements, dont le coût global est estimé par le Pr Mourad à 500 euros par semestre, alors que seulement 40 % des hypertendus auraient une mutuelle.
Un livret d’information « hypertendus : suivez le guide » sera par ailleurs mis à la disposition des patients le 18 décembre sur le site du CFLHTA*, à l’occasion de la Journée nationale de lutte contre l’hypertension artérielle.
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