À LA SUITE du signalement par un néphrologue pédiatre du centre hospitalier de Lille de la survenue mi-juin de cinq cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) chez des enfants résidant dans le département du Nord, l’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’agence régionale de santé (ARS) du Nord-Pas-de-Calais ont immédiatement lancé des investigations pour tenter d’identifier la source de cette contamination. Les résultats des enquêtes alimentaires réalisées auprès des familles ont rapidement permis d’identifier le seul aliment consommé par six des sept enfants, des steaks hachés de bœuf surgelés de la marque Steak Country en vente dans les magasins Lidl.
Les enfants, 2 garçons et 3 filles, sont âgés de 20 mois à 8 ans. Au 17 juin, six enfants étaient hospitalisés en réanimation pédiatrique au CHU de Lille, « tous dans un état stable », selon l’ARS. Leur pronostic vital « n’est absolument pas engagé », souligne l’ARS, qui précise que trois des six enfants étaient sous dialyse péritonéale. Un septième enfant âgé de 4 ans a été transféré en urgence du CHU d’Amiens à celui de Lille dans un état plus préoccupant. Originaire de l’Oise, il avait consommé un steak haché provenant d’un magasin Lidl de son département. En visite vendredi au CHU de Lille, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a indiqué que « d’autres cas font l’objet d’investigations (...) pour savoir s’il s’agit ou non d’une infection par la même bactérie ».
Steaks hachés surgelés.
Les autorités redoutent en effet l’apparition de nouveaux cas, même si, à leur demande, le fabricant a procédé au rappel du produit vendu en boîtes de 1 kg (10 steaks de 100 g) avec une date limite de consommation (DLC) aux 10, 11 et 12 mai 2012. La viande incriminée provient d’une usine de Haute-Marne et plus particulièrement d’un lot fabriqué le 11 mai 2011 et distribué à une plate-forme logistique de Lidl basée dans le Nord, d’où la concentration des cas dans ce département. Le lot incriminé repésente à lui seul 10 tonnes de viande. Les autorités recommandent aux personnes ayant acheté ces steaks de « ne pas les consommer et de les rapporter au point de vente ».
« En cas de troubles digestifs (diarrhées souvent avec du sang, maux de ventre et parfois vomissements) survenus au maximum dans les 10 jours après consommation de ces steaks suspects, il est recommandé de consulter rapidement son médecin traitant en lui signalant cette consommation », conseillent-elles.
L’ARS du Nord-Pas-de-Calais est également chargé de l’information des professionnels de santé.
L’InVS affirme que cet épisode d’infections à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) « n’a aucun lien avec l’épidémie d’infections à E. coli producteurs de shigatoxines (STEC) O104/H4 due à des graines germées qui a touché l’Allemagne en mai et juin 2011 ». Les analyses microbiologiques réalisées pour 5 enfants « ont montré que ces derniers sont infectés par un STEC de sérogroupe O157 », précise l’InVS.
En France, entre 70 et 100 cas de SHU pédiatriques sont notifiés chaque année par le réseau national de surveillance du SHU. « Il s’agit généralement de cas isolés », souligne le Dr Joëlle Perrin, conseiller médical à l’ARS Nord-Pas-de-Calais. Les autorités renouvellent les conseils de consommation : les steaks hachés surgelés doivent être cuits sans décongélation préalable ; la cuisson à cœur des steaks hachés permet de prévenir les conséquences d’une contamination par Escherichia coli, la bactérie étant détruite par une température de 65 °C.
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