LA SEP est une maladie auto-immune chronique entraînant une dégénérescence du système nerveux central. Il se produit une atteinte précoce des axones avec une atrophie globale du cerveau d’emblée. La survenue de symptômes neurologiques diffère selon les personnes et selon le moment. Les formes rémittentes (85 à 90 % des cas) évoluent par poussées, avec des épisodes de rémission plus ou moins longs entre les poussées. Les formes secondairement progressives succèdent aux précédentes avec une accumulation de la dégénérescence neuronale et une progression du handicap entre les poussées ; elles touchent un patient sur deux après 15 ans d’évolution. En dehors du poids de la génétique, les facteurs aggravants sont le tabac, l’obésité, le sel alimentaire et une carence en vitamine D3.
Plus la SEP progresse plus son impact est important sur la qualité de vie des patients. Certaines manifestations cliniques sont fréquentes : troubles de la sensibilité, de l’équilibre, troubles moteurs, visuels… D’autres symptômes sont moins visibles et pourtant fortement invalidants, tels que fatigue, douleurs, troubles cognitifs…, ils font souvent sous-estimer le handicap aux yeux de l’entourage. « La prise en charge de la maladie a complètement changé depuis vingt ans. Grâce à l’IRM, le diagnostic peut être posé précocement, parfois dès la première poussée, et cette avancée permet de traiter de plus en plus tôt, constate le Pr Patrick Vermersch, neurologue au CHRU de Lille. Les premiers traitements de la SEP sont arrivés dans les années 1990 avec les interférons bêta qui agissent sur la phase inflammatoire. Ces traitements de fond prescrits en première ligne diminuent la fréquence des poussées et ralentissent la progression de la maladie à moyen terme vers une forme secondairement progressive. » Plus récemment, des traitements de deuxième ligne ont été mis sur le marché ; ils sont réservés à des formes particulièrement actives. Pourtant, beaucoup de progrès restent à faire pour mieux contrôler les poussées, et améliorer la tolérance des traitements de fond ainsi que leur administration.
Une réduction significative des poussées.
Les traitements de première ligne actuellement disponibles en ville sont uniquement administrés sous forme injectable, sous-cutanée ou intramusculaire, d’une à sept fois par semaine selon les traitements. « La voie orale, moins contraignante, change le regard du patient et de son entourage, c’est une grande évolution », reconnaît le Pr Jérôme de Sèze, neurologue au CHU de Strasbourg.
Aujourd’hui, Genzyme met à disposition des professionnels de santé et des patients, le premier traitement oral de première ligne, en une prise par jour, dans la SEP-RR. Aubagio (tériflunomide) est un agent immunomodulateur aux propriétés anti-inflammatoires. Son mécanisme d’action exact dans la SEP est mal connu ; il pourrait impliquer une réduction du nombre de lymphocytes activés et disponibles pour migrer dans le système nerveux central. En revanche, la voie d’épargne empruntée par les lymphocytes au repos ne semble pas affectée. « Aubagio a démontré son efficacité sur la réduction du nombre de poussées et la progression du handicap dans deux études de phase III versus placebo : Temso et Tower. Le profil de tolérance et de sécurité d’emploi a été établi sur plus de dix ans chez une population de 6 200 patients-année. Le taux d’événements indésirables est comparable à celui du placebo », précise le neurologue.
La tolérance d’Aubagio est également différente de celle des autres traitements actuels, en particulier pas d’injections répétées, pas de réactions au site d’injection, pas de syndrome pseudo-grippal. Le médicament étant contre-indiqué chez la femme enceinte, il existe une procédure d’élimination accélérée du traitement (colestyramine ou charbon activé) qui permet de réduire la concentration du produit sans risque pour le fœtus.
Aubagio est un médicament à prescription réservée aux neurologues ; une surveillance de la tension artérielle, des enzymes hépatiques et de la numération de la formule sanguine avec plaquettes est recommandée avant l’instauration du traitement et au cours du traitement. Le médicament est disponible aussi bien en ville qu’à l’hôpital.
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