« NOTRE ÉTUDE suggère que la perte de poids isolée ou l’activité physique seule améliorent les performances et réduisent la fragilité chez les adultes âgés et obèses. Cependant l’association d’une perte pondérale et d’exercices réguliers peut apporter un plus grand bénéfice sur les fonctions physiques et la fragilité qu’une seule de ces composantes à la fois. Ainsi cette association de mesures pourrait aider les seniors obèses à conserver leur autonomie. » C’est en ces termes que des médecins américains concluent leur travail mené sur un an dans la région de Washington.
Disons le d’emblée, le constat final semble assez évident à une première lecture. Les auteurs en sont conscients. Ils précisent d’ailleurs, en préambule, l’existence des controverses sur le rapport bénéfice/risque d’une perte de poids dans une population fragilisée. Mais il existe aussi des risques à une prise de poids, et il est difficile de faire perdre du poids à des sujets de ces âges en raison de régimes antérieurs au cours de la vie et d’habitudes très présentes dans leur mode de vie.
107 adultes, de 65 ans et plus.
Dennis T. Villareal et coll. ont enrôlé 107 adultes, de 65 ans et plus (70 ± 4), obèses. À la fin de l’année de suivi, 93 d’entre eux ont pu être évalués. Ils ont été répartis en quatre groupes : l’un mis au régime, l’autre aux activités physiques, le troisième à l’association régime + dépense physique, le dernier servait de témoin. Ils ont été évalués par des tests de performance physique, en 7 items : marche de 50 m, mettre et enlever un manteau, ramasser une pièce, se lever d’une chaise, lever un livre, monter un étage, réaliser un test de Romberg progressif. S’y ajoutaient monter et descendre 4 étages, ainsi qu’un tour complet sur soi.
Premier résultat global, la meilleure amélioration des performances globales a été relevée dans le groupe régime + exercice avec 21 % par rapport au niveau à l’enrôlement. Vient ensuite le groupe exercice isolément avec + 15 % et le groupe régime avec + 12 %. À noter que dans le groupe témoin, l’amélioration était de 1 %. La mesure de la VO2 max montre aussi les bienfaits de l’association de moyens avec + 17 %, seule différence dans ce cas le régime semble plus profitable (+ 10 %) que l’exercice (+ 8 %). Un questionnaire avait été également réalisé sur la condition physique globale, le couple fait mieux que le régime avec + 10 % contre + 4 %.
Améliorer la force musculaire.
En revanche le régime seul a fait perdre un peu plus de poids (- 10 %) que son association à la dépense physique (- 9 %), l’activité physique n’a eu aucune action pondérale. La masse maigre et la densité minérale osseuse (mesurée à la hanche) ont moins diminué sous régime + activité (respectivement - 3 % et - 1 %) qu’avec le régime seul (- 5 % et - 3 %). La petite perte osseuse pourrait être contrebalancée à l’avenir par une prévention vitamino-calcique. Enfin, l’association de moyens a permis d’améliorer sensiblement la force musculaire, l’équilibre et la démarche de ces personnes âgées.
Alors que les freins au régime ou l’exercice physique portaient sur la crainte de conséquences indésirables sur la santé, les seules pathologies relevées ont été d’ordre musculo-squelettiques, dues à l’activité physique.
Une autre crainte pour ces sujets était la survenue d’une sarcopénie relative. En fait elle a été bien maîtrisée. Il faut y voir la conséquence d’une plus grande perte de masse grasse que de masse maigre, dans les groupes mis au régime ; et chez ceux uniquement sous exercice physique, cette chute de masse grasse était même associée à une augmentation de la masse maigre. Une approche favorisant la perte de graisse au profit du muscle semble donc la bonne, constatent les auteurs.
Deux limites toutefois à ce travail, que rapportent D. T. Villareal et coll. La première est l’incapacité de leur étude à établir les différences entre les sexes. La seconde porte sur la population enrôlée, essentiellement des femmes, blanches, au bon niveau culturel, dans un état de fragilité faible à modéré. Dès lors, ils ne peuvent étendre leurs conclusions à d’autres populations.
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