LE MANQUE de sommeil pourrait, par diverses voies, conduire à s’alimenter davantage. Ce qu’annonçait une équipe américaine à l’actuel congrès de l’American Heart Association, en présentant deux études centrées sur la privation de sommeil.
Marie-Pierre Saint-Onge et coll. (New York) se sont intéressés à la réponse cérébrale à un stimulus alimentaire selon la privation ou non de sommeil. Ils ont enrôlé
11 adultes. Après tirage au sort, ils étaient intégrés à un groupe dormant soit 4 heures, soit 9 heures pendant 6 nuits. Après 4 semaines, une seconde période était programmée. Le dernier jour de chaque période, une IRM fonctionnelle était réalisée, alors que des stimuli alimentaires et non alimentaires étaient présentés aux participants à jeun. En cas de privation de sommeil, l’activité cérébrale était plus élevée devant un stimulus alimentaire (hypothalamus, amygdale, hippocampe et insula). À l’inverse, après avoir bien dormi, les cerveaux des participants étaient stimulés par le non-alimentaire. Les New-Yorkais en déduisent que les aires cérébrales activées en cas de manque de sommeil se superposant à celles de l’émotion, cette privation conduit à un état émotionnel favorisant la suralimentation.
Dans une seconde étude, selon le même protocole de deux fois 6 nuits écourtées, séparées par
4 semaines de repos, l’équipe s’est penchée sur les dosages biologiques. Des prélèvements ont été réalisés du 2e au 5e jour, à jeun. La carence de sommeil conduit à une élévation des taux de ghréline, qui stimule l’appétit, et d’adiponectine, qui augmente la sensibilité à l’insuline. En revanche, M.-P. Saint-Onge et coll. ont constaté une baisse du peptide YY chez ceux qui dormaient suffisamment : il est libéré en réponse à l’alimentation et diminue l’appétit.
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