Dans la province de l’Estrie (Québec), une expérimentation permet aux pharmaciens de délivrer, sans prescription médicale, un traitement antibiotique à des personnes piquées par des tiques.
Un projet élaboré par la Direction de la santé publique de l’Estrie (Québec) autorise les pharmaciens à délivrer de la doxycycline à titre préventif aux patients se présentant dans les officines après une piqûre de tique. Ce projet est l’idée de la pharmacienne Julie Coderre, titulaire de la pharmacie Jean Coutu de Cowansville. « Cela fait des années que les gens m’en demandaient. Mais on ne pouvait pas leur en donner. On n’avait pas le droit. C’est dommage, parce que ça n’a pas de sens de solliciter les urgences pour ça, d’attendre des heures, ou de devoir prendre un rendez-vous à la clinique, explique-t-elle. Les pharmacies sont ouvertes tous les jours, certaines jusque tard en soirée. C’est beaucoup plus pratique pour les gens. »
Julie Coderre a travaillé un an avec le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Estrie pour mettre au point le protocole permettant aux pharmaciens de prescrire le médicament. Des critères précis doivent être respectés pour que les personnes qui ont été piquées par une tique puissent bénéficier du médicament. L'insecte doit être resté accroché à la personne durant un minimum de 24 heures, et le médicament doit être administré dans les 72 heures qui suivent le retrait de la tique.
À la pharmacie Jean Coutu de Cowansville, 142 ordonnances de doxycycline ont été rédigées durant la saison chaude par les pharmaciens, indique Julie Coderre. « On rencontre les gens, on leur pose des questions sur leur état de santé. Et on examine l’endroit où ils ont été piqués. Si on conclut que c’est une tique, on leur prescrit un antibiotique. C’est une procédure très simple qu’on peut réaliser en quelques minutes », explique-t-elle. Le traitement antibiotique, vendu entre 10 et 15 $ canadien (entre 7 et 10 euros), est remboursé par certaines assurances privées.
La maladie de Lyme est source d’inquiétude dans le sud du Québec, notamment dans le sud-est de la Montérégie et l’Estrie. En 2017, 329 personnes ont contracté la maladie de Lyme au Québec dont 126 en Estrie.
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