Chez les diabétiques de type II traités par antidiabétiques oraux ou analogues du GLP-1, la bonne observance des traitements laisse à désirer, tout du moins en Ile-de-France. En effet, 41 % d’entre eux prennent mal leur traitement, selon une enquête* menée par l’ARS et IMS Health, auprès de 73 168 patients franciliens.
Les initiations et changements de traitements surtout concernés
L’étude révèle que ce phénomène touche davantage les patients en initiation de traitement, et ceux qui ont changé de traitement durant la phase de l’étude. En effet, en ce qui concerne les patients naïfs de traitement, 53 % ne sont pas observants (contre 41 % chez l’ensemble des diabétiques).
De même, les patients ayant changé de traitement ont encore plus de mal à prendre leurs médicaments. Ainsi, 67 % qui ont changé de monothérapie prennent mal leurs médicaments, et 52 % de ceux qui ont changé de traitement et qui sont sous bi ou trithérapie.
Les résultats mettent également en avant un impact de l'âge sur l’observance, les plus jeunes étant moins respectueux de leurs prescriptions : 45 % des personnes de moins de 63 ans prennent mal leur traitement. En revanche, les 63-75 ans sont de bien meilleurs élèves : seulement 29 % ne sont pas observants.
Trois orientations
Cette étude ne devrait pas rester lettre morte. En effet, l’ARS Ile-de-France entend s’appuyer sur ces résultats pour établir son programme régional de lutte contre le diabète.
Déjà trois orientations ont été identifiées pour enrichir ce projet, dont une qui implique les pharmaciens. Celle-ci vise à renforcer le rôle de soutien et d’écoute des officinaux auprès des patients, en particulier au moment des changements de traitements, identifiés comme un risque supplémentaire d'inobservance.
La seconde orientation implique les médecins, afin de les sensibiliser au risque accru de mauvaise observance, surtout au moment de l’initiation du traitement du diabète. Enfin, la troisième concerne les patients, qu’il faudrait intégrer pour faire des interventions au sein des programmes d’éducation thérapeutique diabète, pour leur construction, leur mise en œuvre et l'accompagnement des patients.
* Dans cette étude, l’observance est évaluée de manière indirecte à partir du pourcentage de patients qui ont un indice de possession de médicament supérieur à 80 % (ratio entre le nombre de jours de traitements délivrés et le nombre de jours de la période d’observation considérée).
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