Le guselkumab (Tremfya) est un anticorps monoclonal humain qui se lie à l'interleukine 23 (IL-23) et à sa sous-unité p19 avec une spécificité et une affinité élevées. Son mécanisme d'action innovant représente une avancée thérapeutique dans la prise en charge du psoriasis en plaques chronique sévère de l'adulte. Il est défini par un échec aux traitements systémiques non biologiques et/ou la photothérapie, et une forme étendue et/ou un retentissement psychosocial important.
L'IL-23 est la cytokine régulatrice majeure du processus inflammatoire ; ses taux sont élevés dans la peau des patients atteints de psoriasis en plaques. Elle est impliquée dans la différentiation, l'expansion et la survie de certaines sous-populations de lymphocytes T productrices de cytokines pro-inflammatoires l'IL-17A, l'IL-17F et l'IL-22. Le blocage sélectif de l'IL-23 permet de normaliser la production de ces cytokines perturbant ainsi la signalisation, l'activation et la cascade cytokinique.
Le guselkumab inhibe la bio activité de l'IL-23 en bloquant son interaction avec le récepteur de surface cellulaire mettant ainsi un terme au processus inflammatoire du psoriasis. « Bénéficiant d'une action rapide, il permet un blanchiment complet (PASI 100) chez la moitié des patients et son efficacité est maintenue selon des données à trois ans. Elle est supérieure à celles des traitements jusqu'ici disponibles, en particulier les anti-IL-17, indique le Pr Marie-Aleth Richard, dermatologue au CHU de Marseille. Le traitement apporte aussi une grande plasticité, son arrêt n'entraîne pas de rebond de la maladie ni de perte d'efficacité du traitement lors de la reprise. Six mois après son interruption, environ 60 % des patients restent indemnes de toute récidive. »
Des études vs des traitements biologiques
La supériorité de la molécule a été démontrée au travers d'un plan de développement ambitieux incluant trois études publiées de phase III randomisées, en double aveugle, contrôlées versus des comparateurs actifs. Deux études Voyage 1 de 48 semaines et Voyage 2 de 72 semaines ont évalué l'efficacité et la sécurité du guselkumab vs placebo et adalimumab (Humira). Le traitement par guselkumab a entraîné des améliorations significatives des mesures de l'activité de la maladie vs placebo et adalimumab à la semaine 16, et vs adalimumab aux semaines 24 et 48. Le pourcentage de répondeurs sous guselkumab ayant obtenu un blanchiment complet (PASI 100) à la semaine 48 a été de 47 %, soit près d'un patient sur deux, vs moins d'un quart (23 %) sous adalimumab. L'étude Navigate a montré l'intérêt pour des patients présentant une faible réponse sous ustékinumab (anti-IL-23 et anti-IL-12, Stelara) de poursuivre préférentiellement le traitement avec guselkumab. Le différentiel d'efficacité est important avec un taux de répondeurs PASI 90 à la semaine 40 de 60,7 % vs 24,1 %. L'étude Eclipse est la première étude non encore publiée comparant un anti-IL-23 à un anti-IL-17. Le critère principal était la proportion de patients atteignant une réponse PASI 90 à la semaine 48. Les résultats montrent que 84,5 % atteignaient cette amélioration de leur score avec guselkumab contre 70 % avec sécukinumab (Cosentyx).
Aujourd'hui le programme de développement se poursuit dans le rhumatisme psoriasique et la maladie de Crohn.
D'après une conférence de presse de Janssen.
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