La santé d’un adulte se construit dès la petite enfance, il s’agit d’une période clef. En effet, l’environnement et les habitudes de vie, de la gestation à l’âge de deux ans, conditionnent la santé future de l’enfant. De nombreuses études scientifiques montrent qu’une alimentation adaptée, l’activité physique, une bonne gestion du stress et du sommeil, sont autant de facteurs ayant des effets favorables sur la santé à long terme.
Que faire pour aider parents et enfants à s’approprier très tôt les règles du jeu et prendre en main leur santé durablement ? Les chiffres d’un nouveau sondage Ifop* pour la Fondation Pileje ont été dévoilés à l'occasion du 6e Colloque Éducation Prévention Santé 2 017. Les résultats révèlent que la quasi-totalité des parents (97 %) ont une perception favorable du bien-être global de leurs enfants. On observe néanmoins que plus l'enfant est âgé, plus la certitude des parents vis-à-vis de son bien-être s'amenuise.
Les parents estiment qu'il est important d'accompagner son enfant dans son développement. Ils sont prêts à s'investir dans chaque domaine de son mode de vie (93 %) avec pédagogie en lui faisant des suggestions. Plus précisément, leurs interventions s'avèrent faciles, voire très faciles, dans les sphères de la santé (89 %), de l'activité physique (84 %), ou de l'alimentation (83 %) ; la gestion du sommeil est également bien maîtrisée (78 %), alors que leur implication est plus difficile dans la gestion du stress (57 %).
Concernant la santé future de leurs enfants, les principaux aspects à risques qui suscitent chez les parents le plus d'inquiétude sont, pour 50 % des citations, l'exposition aux écrans (téléphone, tablette, ordinateur, TV), l'alimentation (42 %) et la qualité de l'environnement (37 %). En, revanche, le stress (29 %) et le sommeil (26 %) ne sont pas des motifs de vigilance qui les préoccupent particulièrement. Encore plus surprenant malgré les nombreuses campagnes d'information, seulement 15 % des parents font de la sédentarité un sujet prioritaire susceptible de peser sur la santé de leurs enfants.
Des échanges plus ou moins faciles
L'étude comparée des domaines dans lesquels les parents se sentent plus ou moins à l'aise pour échanger avec leurs enfants montre que l'alimentation (44 %) et l'activité physique (30 %) sont les sujets les plus faciles à aborder. Le sujet du sommeil apparaît peu problématique pour 17 % qui se sentent à l'aise pour en discuter, alors que le sujet est complexe à aborder pour 15 %. C'est surtout sur la question du stress que les parents se montrent désarmés (55 %) ; seulement 9 % le citent comme un sujet facile à partager.
Invités à se prononcer sur leur stratégie pour s'assurer de l'obéissance de leurs enfants après avoir demandé l'arrêt de l'utilisation des écrans, si plus d'un tiers des parents font confiance à l'enfant pour abandonner l'activité de lui-même, 33 % retirent l'objet en question, et 17 % admettent menacer d'une sanction. « Mais tout commence avant la naissance et il n'est jamais trop tôt pour agir », précise le Dr Jean-Michel Lecerf, de la Fondation Institut Pasteur de Lille. Effectivement, le mode de vie des parents avant la conception peut influencer l’avenir de l’enfant et l'enquête montre que 79 % d'entre eux ont modifié au moins un aspect de leur mode de vie avant d'avoir un enfant. Ce sont majoritairement les femmes et les jeunes parents. Leurs efforts se sont surtout focalisés sur leur alimentation (63 %), leur état de santé (58 %) et la gestion du stress (54 %). Une moindre considération a été portée à la sédentarité et au sommeil.
D'après une conférence de presse de la Fondation Pileje.
*Enquête menée sur 1 003 parents d'enfants de moins de 15 ans du 24 au 30 octobre 2017.
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