L’utilisation du Truvada en prévention (PREP) a mis trop de temps à se mettre en place, selon un rapport de l’IGAS. Aujourd’hui, tout l’enjeu est d’élargir l’accès de la PREP aux populations concernées, mais aussi aux adolescents à risque et de développer son usage quasi inexistant en Guyane.
« Les hommes ayant des relations avec des hommes (HSH) n’ont pas suffisamment recours à la PREP et les autres populations à risque n’y accèdent pas ou peu. » Tel est le constat que dresse un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) concernant la mise en œuvre de la recommandation temporaire d’utilisation (RTU) du Truvada dans le traitement préventif du VIH (PREP), décidée en janvier 2016.
« Il existe des inégalités territoriales d’accès à la PREP, qui bénéficie plus aux milieux urbains de métropole » et « des inégalités en termes de population : le recours à la PREP est insuffisant parmi les HSH et chez les personnes nées dans les pays à forte prévalence en VIH (Afrique subsaharienne), qui constituent la très grande majorité des personnes contaminées chaque année », développent les auteurs du rapport.
Face à ce constat, ces derniers préconisent de relancer des communications adaptées à ces différentes personnes. Saluons à ce titre l'initiative de l’association AIDES, qui vient de lancer une campagne d’affichage sur la PREP avec pour slogan « PREP : un comprimé par jour vous protège du VIH ».
De plus, l’IGAS propose d’élargir l’accès de la PREP aux adolescents à très haut risque de contamination. Voire d’organiser un débat public sur l’opportunité d’étendre la PREP à toute personne qui « est » ou « se sent » en situation de risque.
Par ailleurs, dans ce rapport, l’IGAS alerte sur la situation extrêmement préoccupante de la Guyane, qui connaît une grave flambée épidémique de VIH. En 2016, on a recensé 907 cas pour 100 000 habitants sur ce département, un taux 4,4 fois plus élevé qu'en Ile-de-France (206/100 000 habitants) cette même année. Et en Guyane, le recours à la PREP est quasi nul, avec moins de 10 personnes qui y ont eu accès en RTU, selon l’agence régionale de santé (ARS).
Enfin, l’IGAS s’est penchée sur la mise en place de la RTU qui, à ses yeux, a mis trop de temps à être décidée. Les auteurs rapportent qu'il a fallu 3 ans d’instruction du dossier avant que la RTU devienne effective, un délai anormalement long, sans lequel on aurait pu éviter 350 contaminations. Néanmoins, une fois la RTU obtenue, la mise en œuvre s’est bien déroulée : protocole, suivi médical, prise en charge à 100 %, etc.
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