Avant un long trajet, la prise d’antihistaminiques prévient efficacement le mal des transports (ou cinétose), mais n’est pas dénuée d’effets indésirables comme la perte de vigilance ou des troubles digestifs.
Dans un article publié dans la revue « Neurology », le Dr Qadeer Arshad et ses collègues de l’Imperial College de Londres ont présenté les résultats de la première expérimentation, chez 20 volontaires sains, d’une nouvelle approche basée sur la stimulation électrique appliquée depuis des électrodes extracrâniennes. L’objectif de ces stimulations est d’affaiblir le système vestibulaire afin de réduire le conflit sensoriel avec les informations fournies par la perception visuelle.
Twist again !
Les volontaires étaient attachés sur un siège rotatoire, le même que celui utilisé lors de séances de rééducation vestibulaire pour traiter les formes graves de cinétose. La vitesse de rotation du siège augmentait progressivement afin de produire un conflit sensoriel croissant.
Les 20 volontaires ont été appariés en fonction de leurs scores de sensibilité au mal des transports. Dans chaque couple, les deux volontaires avaient deux électrodes fixées sur le lobe pariétal gauche, mais un seul d’entre eux recevait une stimulation transcrânienne d’1,5 mA. Une heure après une première séance de rotation sans stimulation pour augmenter la sensibilité aux nausées, les volontaires subissaient une seconde séance, accompagnée cette fois de 15 minutes de stimulation avant la séance, et de 15 minutes de rotation pendant. Il fallait 207 secondes de rotation supplémentaires en moyenne aux patients stimulés pour commencer à souffrir de nausées, par rapport aux non stimulés (6 minutes et 40 secondes contre un peu plus de 10 minutes). Cette différence était statistiquement significative. Par ailleurs, la vitesse de récupération des patients stimulés était également significativement améliorée. Les auteurs ont également observé une baisse de la durée des symptômes, mais elle n’était pas significative. Il n’y avait « apparemment » pas d’effet secondaire expliquent-ils dans leur discussion.
Un dispositif intégré dans un téléphone portable
« Nous pensons que, dans cinq à dix ans, les patients pourront trouver en pharmacie des dispositifs efficaces contre le mal des transports, prédit le Dr Qadeer Arshad, cela prendra peut-être la forme d’une machine d’électrothérapie, comme celles employées pour soulager les douleurs du dos. Nous espérons même pouvoir un jour les utiliser des téléphones mobiles capables de délivrer le faible courant nécessaire via la prise jack destinées aux écouteurs. » Les auteurs estiment en outre que les militaires appelés à être projetés dans des conditions difficiles, et qui doivent garder l’essentiel de leurs moyens, seraient les premiers concernés par cette nouvelle approche… si son efficacité devait se confirmer.
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